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Le blog de fredanik 1ers voyages de plusieurs mois : l'Afrique ! avant l'Amérique...

114 Trav. Afrique : Volcans, suite et fin !!!

 

En effet, au sud de Damas, nous nous arrêtons dans un village où la lave règne en maître : coulée de la Ledja. Flash-back pour Anik qui se voit dans la caldeira de Fogo au Cap Vert : les maisons et les murs de lave qui entourent les plantations.

Ethiopie. Les paysages sont parsemés de cheminées volcaniques. Sur la route d’Addis Abeba, un crochet nous permet d’apercevoir de très gros tunnels de lave. Malheureusement, un énorme orage de grêle nous empêche d’approfondir la visite…Il faut dire que, pour notre + grand plaisir, nous traversons, depuis notre entrée en Ethiopie, un paysage volcanique : les cônes et les cheminées volcaniques se succèdent, séparés par des coulées de lave.

Après un premier passage à Addis Abeba, nous allons à Ambo voir le cratère du volcan Wenchi. 25 km de piste (avec minibus et guides locaux), un bon millier de mètres de dénivelée pour gravir ce volcan bouclier, et nous arrivons aux portes du parc « écotouriste ». Le lac au fond est bleu et sa forme torturée abrite îles et églises. 3.000 personnes, réparties en 400 familles (faites le calcul !), vivent dans le cratère. Le chemin qui descend de la lèvre, interdit aux voitures (écotourisme oblige), nous fait rencontrer les troupeaux et leurs gardiens, voir les cultures et les faux bananiers accrochés aux flancs du volcan, et apercevoir de nombreux colobes.

Dans le parc d’Abiyata et Shalla, descente au milieu des acacias, mimosas et euphorbes, sous une grosse pluie, jusqu’au bord du lac de cratère de Shalla. Au loin, ns voyons la vapeur dégagée par les sources chaudes. Le spectacle est stupéfiant ! Bien sûr, de voir sortir de la montagne de l’eau à + de 80°, mais surtout des gens partout ! Certains cuisent des épis de maïs dans des vasques d’eau, d’autres font la lessive, mais la majorité trempe dans des baignoires qu’ils ont aménagées pour tempérer l’eau. Assis à s’asperger, couchés, seuls, en famille ou entre amis, certains sous un parapluie, le tout dans un nuage de vapeur ! Les gens s’amusent, rigolent, et nous invitent à filmer ! Sortis des vasques, ils grelottent et veulent tous mettre un œil dans l’objectif de la caméra ! Retour sous le soleil, avec le lac qui a pris de + belles couleurs, et les très nombreux oiseaux.

L’avancée vers Djibouti est spectaculaire : des milliers de km2 de coulées, des cônes partout – spectacle minéral mais les couleurs arrivent à donner de la chaleur à ces étendues de pierres. Les villages sont impressionnants : posés à même les coulées de lave, pas un brin de végétation, ou si peu, et quelques chèvres et dromadaires. Nous passons la frontière éthio-djiboutienne rapidement et, après 200 km à env. 700m d’altitude, entre 2 remparts, nous amorçons la descente sur Djibouti ville. Bidonvilles et camps militaires alternent et se succèdent, ainsi que les tas d’ordures : nous avons retrouvé la « civilisation » ! Nous apprenons que nous pouvons continuer avec le camping-car vers le lac Assal et Tadjourah : super ! Après avoir fait des courses où tout est beaucoup plus cher qu’en France et en moyenne 10X + cher qu’en Ethiopie (!), nous voilà partis. Le paysage est unique et, très vite, il devient EXTRAORDINAIRE ! Là une faille impressionnante ! Ici le Goubet ! 8 026 Djibouti le Goubetune baie fermée avec un volcan rond de couleur claire qui trône, et sur le bord des cônes très noirs, une côte découpée aux couleurs diverses et variées qui contrastent avec le bleu idéal de l’eau de cette baie… Le lac Assal, immense, dont une grande partie est recouverte d’une épaisse couche de sel : Noël 93, ns avons atteint le point le + haut d’Afrique, aujourd’hui le point le + bas d’Afrique (- 150m) ! L’aiguille de température n’arrête pas de monter au fur et à mesure de la descente… 39, 40, 43 degrés… avec un taux d’humidité tel que l’air nous colle à la peau ! C’est dans un silence dû à la beauté du spectacle - et aussi à l’appréhension de ne pouvoir remonter ! – que nous arrivons au bord du lac. Eau bleue bordée d’une collerette de cristaux blancs, des icebergs de sel flottent çà et là… Impossible pour Fred de passer près de l’Ardoukoba, dernier volcan en éruption de Djibouti (1978), sans aller y traîner ses guêtres, même s’il est midi et qu’il fait très très chaud… La route de Tadjourah nous réserve, à chaque virage, à chaque dos d’âne, un éblouissement : nous sommes dans un des paysages les + beaux du monde ! Une nuit au-dessus du Goubet, après avoir ramené chez lui le vendeur de souvenirs : enfin dans la nature et sans gendarme !

7b 507 Eth Erta AleERTA ALE. Dim. 24/10/10, nous ne tardons pas à prendre la route de Mekkele : 2 jours de transfert qui nous feront traverser des paysages aussi divers que magnifiques – montagnes, plaines agricoles en pleine effervescence (c’est la moisson du tef et autres céréales), sans oublier les marchés, notamment aux dromadaires, les babouins, etc. De Mekkele à Ahmed Ela, notre campement dans la dépression des Danakil, le voyage nous fera rencontrer les premières caravanes de dromadaires chargés de fourrage pour ceux du lac Assale. Comment  décrire les paysages rencontrés, si variés, et toujours aussi désertiques et splendides ? Nous ne perdons pas de temps et prenons directement la direction de la zone d’extraction du sel au lac Assale. Presque une centaine de dromadaires attendent d’être chargés. Les techniques d’extraction n’ont pas changé depuis la nuit des temps : haches rudimentaires pour couper la croûte de sel et tailler les rectangles qui seront vendus aux chameliers, bouts de bois pour décoller les plaques… C’est après + de 2 h de marche depuis le village que, sous un soleil écrasant, toute la journée, ces hommes travailleront d’arrache-pied pour extraire entre 100 et 200 plaques de sel vendues 0.10 euro chacune aux chameliers qui les revendront entre 0.70 et 1.5 euro suivant la distance parcourue ! Sous cette éclatante blancheur du sel au soleil, les lunettes distribuées ont été bien accueillies ! 

Le pied de l’Erta Ale sera atteint après une nouvelle journée de 4X4, à travers sable, végétation rare, villages rudimentaires, pistes, autruches, terre, poussière… Nous terminerons par 2 h de « piste » sur des coulées volcaniques et presque 3 h de marche. Le sentier serpente tranquillement dans les champs de lave. Nous marchons de temps en temps sur de la pahoehoe ou sur une belle sente tracée dans les blocs. La pente est faible et la lune nous éclaire. La marche de nuit n’est pas difficile et les grosses chaleurs sont ainsi évitées. Pendant la montée, de rares manifestations éclairent le ciel d’une couleur rouge, mais il est évident que le lac n’est pas lumineux : nous pouvons donc ns attendre à une croûte durcie noire. Même depuis la lèvre extérieure, le ciel est rarement illuminé par le lac. Il est 20h. Nous descendons facilement par un petit sentier le premier rempart et il nous faut 15 min pour atteindre le but. Une révélation, un rêve qui se concrétise 50 m sous nos pieds ! Séparé par une terrasse inférieure 15 m en contrebas, LE LAC ! Sur sa quasi-totalité, il est recouvert d’une croûte durcie noire qui flotte sur le magma. Seuls ses bords et quelques rares craquelures laissent entrevoir la lave. Le spectacle est déjà superbe mais d’un seul coup, en un point diamétralement opposé à nous, la croûte s’effondre sur elle-même, créant une dépression avant la sortie et l’explosion d’une bulle de lave ! Ce phénomène, responsable de l’éclairement du ciel pendant la montée, apparaît environ toutes les 15 min. Ici, un chalumeau crache bruyamment son gaz, et ailleurs, un peu plus loin, des sorties de gaz cassent la croûte et forment des vagues. Voilà maintenant 3 h que nous observons le lac. Une fissure se crée au nord-ouest et un phénomène proche de la subduction fait que la quasi-totalité de la croûte noire semble avalée par le lac ! Des fissures se créent de partout, dans tous les sens, et les bulles de gaz sortent maintenant de plusieurs endroits. Le spectacle de l’Erta Ale est bien au-dessus de nos plus folles espérances ! Vers 3h du matin, le volcan semble devoir reprendre son souffle et nous en profitons pour prendre un peu de repos. Au lever du jour, seule la sortie de la bulle de gaz initiale a repris son activité et montre un peu de couleur dans ce noir quasi uniforme de la croûte. Nous faisons le tour du cratère et c’est avec quelques cheveux de Pélée plantés dans les mains ou dans les fesses que nous prendrons le chemin du retour. Nous aurons été 6 à admirer le spectacle offert par l’Erta Ale durant cette nuit du 28 au 29 octobre 2010 ! 2 groupes sont passés, ne restant parfois qu’une demi-heure, ne laissant pas le temps au volcan de se donner à fond !

Le lendemain, c’est au Dallol que nous nous rendons : encore une merveille de la nature ! Des couleurs que personne n’oserait inventer, qui s’opposent, se côtoient, s’accordent : des jaunes, des verts, des bleus, des rouges, des blancs de toutes nuances ; des clapotis, des bulles, des crachotis, des bruits insolites ; de la chaleur sous nos pas, des croûtes qui cèdent et des formes féeriques ! Un seul bémol : ce site semble d’une grande fragilité et si les visites se multiplient, que vont devenir ces champignons magiques que les piedans de certains inconscients piétinent et cassent ? Si l’Erta Ale ne craint pas les outrages des touristes malveillants, si ce n’est les centaines de bouteilles plastiques qui jalonnent le chemin, par contre, le Dallol semble bien fragile… Ns irons voir aussi des dédales de tours de sel, un lac et une mare bouillonnante d’une eau acide et colorée, le tout sous la garde de militaires éthiopiens. Et puis, l’énigme de cette « mère de sel » qui serait à l’origine du lac Assale… Tout ce spectacle se fait à –120m, dans une chaleur de style Fournaise… Il n’en reste pas moins l’un des plus beaux de la planète, comme le sont ses voisins djiboutiens, le lac Assal, le Goubet, l’Ardoukoba…

10 058 Oldonyo descenteTanzanie - Ascension de l’Oldonyo Lengaï

Merc. 17/11/10. « Je débute cette dure journée alors que nous avons commencé, mon guide Massaï Lemra et moi, à marcher il y a un quart d’heure, à 1400m d’altitude. Ciel clair, lune presque pleine, ce qui nous permet de suivre le sentier sans frontale. Il est bien tracé et monte tranquillement la première heure, bordant très vite sur le côté droit une ravine profonde aux bords instables. Nous voyons les frontales des 3 personnes qui nous suivent. La pente se renforce mais le terrain permet une avancée facile. Nous marchons doucement et savons que 5 à 6h seront nécessaires au total pour atteindre le sommet qui ne paraît pourtant pas si loin que ça… Un court arrêt après une heure et demie de marche et les choses sérieuses attaquent. Nous sommes sur la face SO du Lengaï alors qu’il y a 17 ans, avec Franck Pothé et Filippo, notre guide massaï, nous étions beaucoup plus vers l’ouest. A cette époque, la pente était raide aussi bien sûr, mais nous marchions sur les crêtes qui séparaient les ravines, sur un espace étroit mais dur. Maintenant, nous progressons sur la cendre déposée par l’éruption d’avril 2006-déc. 2008. Nous oscillons entre les chemins creusés, remplis de cendre, où nous avançons difficilement sans faire marche arrière, et les bords de ces chemins sur un semblant de croûte qui casse 1 pas sur 3, ayant aussi une fâcheuse tendance à nous faire retourner vers le bas ! La lune est cachée par les nuages qui s’amoncellent dans le ciel, et certains ont décidé de s’établir au sommet du volcan. Après 4h de combat, Lemra décide que nous devons rester sur une petite terrasse, et dormir 1h30 à 2h. Il est 3h45 et il fait froid, nuit noire, et nos suiveurs ont perdu du terrain. N’écoutant que mon obéissance innée plutôt que mon envie d’avancer, je me couche. Trois quarts d’heure + tard, frigorifié, je me lève : le sommet est maintenant dégagé et les nuages menaçants sont sur la totalité du ciel. Je me recouche et à 5h, je demande à Lemra si nous ne pourrions pas reprendre la marche. Il m’explique que nous allons rentrer dans une zone de rochers. Nos suiveurs, vers 5h30, ont repris la marche, ce qui décide enfin Lemra. En fait, les 45 min qui nous séparent du sommet sont réellement raides, et à la limite dangereuses, pour ceux qui n’auraient pas le pied montagnard. Passage d’un goulet, et voilà le sommet et quelques fumerolles à portée de nos pieds. Les nuages arrivent, et commencent à vouloir s’accrocher au sommet. Je force le pas et arrive avant qu’ils ne nous ferment définitivement le rideau sur le cratère. Peut-être n’ai-je pas lu assez assidûment la revue LAVE mais je suis abasourdi par le spectacle ! Il y a 17 ans, je quitte un volcan dont la lèvre plus ou moins circulaire, avec un point haut au sud, nous permettait de surplomber le cratère. Un cratère au fond plat, avec des hornitos lunaires… On se promenait parmi eux sur une croûte noire pour les coulées récentes, blanchâtre pour les anciennes. Ici une bouche d’où sortait de la chaleur, là une fissure avec fumerolles et odeurs. Enfin, un cratère où il faisait bon, pour les amoureux de volcans, de se promener. Maintenant, j’ai sous les yeux un énorme cratère, profond, aux bords instables, et dans son fond, quelques dizaines de mètres + bas, fumerolles au sud est, bouche qui souffle au sud, et amas de roches. Ce cratère a fait un cône qui est posé sur l’ancien plancher, et dont la lèvre se confond avec celle du volcan que j’ai connu en 1993, du sud au nord, côté ouest. C’est impressionnant de voir les bombes qui sont présentes sur les pentes de ce cône. Je ne monte pas sur le point culminant car les nuages ont tout avalé et il fait un froid de canard. C’est pourtant à ce moment, quand je rentre de mon tour de cratère rejoindre Lemra, que nos suiveurs arrivent. Monsieur OK, et Madame exténuée, et tous 2 vite frigorifiés. Nous prenons, Lemra et moi, le chemin de la descente à 7h, suivis par l’autre groupe. Le passage de rochers et dalles est délicat, et pour nos suiveurs fatigués très dangereux. Par contre, dans le goulet, nous devons nous dépêcher car les pierres que nous envoient les autres sifflent à nos oreilles. Une fois en sécurité, et surtout une fois la cendre retrouvée, la descente n’est qu’une formalité. Les dépôts de 2003 et 2006-2008 sont impressionnants. Retour aux voitures, et le chauffeur des suiveurs est soucieux du temps qu’il va encore attendre car, même aux jumelles, nous ne voyons personne ! Nous arrivons au camp vers 9h30 : déjeuner pannecakes bien mérité !!! » Fred a eu une pensée émue pour Franck Pothé qui lui avait proposé l’ascension de ce massif qui l’a autant impressionné que passionné, déclenchant ainsi les futurs voyages volcaniques que nous ferons.

Petit détour au pied du plus haut sommet et volcan d’Afrique, le Kilimandjaro ! Pour nous, ce sera un anniversaire puisqu’il y a exactement 17 ans que nous atteignions l’Uhuru Peak !!!

Malheureusement, nous avons choisi un camping-car confortable pour ce voyage : celui-ci ne nous permet pas d’atteindre par nos propres moyens le Nyiragongo. Financièrement parlant, nous ne pouvons pas prendre une agence pour y aller. Quant à rentrer par l’ouest de l’Afrique, nous avons rencontré suffisamment de voyageurs en venant pour savoir que c’est impossible avec notre véhicule. L’Oldonyo Lengaï mettra dont un point final et malheureusement prématuré à ce voyage volcanique. Nous rejoignons maintenant la Namibie par la Zambie pour rentrer ensuite par voie maritime. 

 

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