102 Trav. Afrique : suite des articles du blog chronologiquement
26 août 2010
Soudan : lunettes et transhumance !
C’est donc à côté de notre camping, à Khartoum, que ns avions remarqué un grand centre appelé « SOS Children ». Ns ns sommes dit que ça pouvait être une organisation où donner des peluches que ns avions rassemblées, ainsi que des savons et des serviettes de toilette, et bien sûr des paires de lunettes de soleil pour enfants et adolescents.
En effet, ns sommes accueillis par « Baba », le directeur papa de ces enfants non désirés et élevés là. C’est en fait une organisation internationale, basée au Maroc, qui s’occupe de la santé, de la nourriture, des loisirs et de l’éducation des enfants jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un travail ou, pour les filles, jusqu’à ce qu’elles se marient. Il y a 15 maisons de 9 enfants avec une « maman » et une jeune fille aidante, ce qui fait 135 enfants entre 0 et 14 ans. Une maison avec 9 jeunes filles de + de 14 ans se trouve dans le même complexe. En ville, ils ont une autre maison où ils accueillent 77 grands adolescents.
La première réaction de Baba devant les peluches et les lunettes que ns avons données a été de dire : « ce seront des récompenses pour les enfants qui auront bien travaillé ! ». Le lendemain, lorsque ns y sommes retournés, certains avaient déjà dû être assez sages car c’est avec des lunettes de soleil sur le nez qu’ils sont accourus vers ns !!!
Pour les lunettes de vue, une centaine (merci Grenoble !), c’est donc à des professionnels que ns voulions les donner. A une demi-heure de tuktuk de notre camp se trouvait un hôpital spécialisé ds les maladies des yeux et c’est avec plaisir que le personnel a pris ces lunettes « pour les plus pauvres ».
Tous ces gens ns ont chaleureusemt remerciés et à notre tour, ns remercions les « généreux » donateurs qui ns ont permis de vivre ces moments si forts en émotion.
Le 23 août, ns prenons la direction de l’Ethiopie en suivant au début non plus le Nil, mais le NIL « BLEU » qui n’en a que le nom… La route passe au milieu d’énormes étendues d’eau marron. Les villages, composés de huttes rondes en branchages, ont les pieds ds l’eau, résultat des pluies torrentielles en Ethiopie et vers le sud du Soudan. Ns sommes sur des plateaux très agricoles et dès 5h du matin, tout le monde, de 7 à 77 ans, va travailler aux champs. Ns croiserons des milliers de vaches-zébus montant vers le nord. Heureusemt, ns rencontrerons un homme sur un âne qui parle parfaitemt anglais et qui répondra à nos interrogations. Ces énormes troupeaux sont en fait une transhumance annuelle. Ils fuient les pluies torrentielles et leur cortège d’inondations et de maladies du sud pour rejoindre des climats plus sereins et de meilleurs pâturages. Et quand ils reviendront, ds 3 mois, sur le chemin et chez eux, ils trouveront une herbe haute et grasse. Images aussi merveilleuses qu’insolites de ces femmes, belles, habillées de tissus colorés et parées de bijoux, assises sur des sièges extravagants, sur de grands bœufs, telles des princesses des mille et une nuits… Une seule de ces images vaut un voyage, parfois difficile, de 4 mois et demi…
Déjà à la frontière, ns ressentons une ambiance différente : la pluie, et du monde partout ! La douane et la police sont dispersés ds des bâtiments inconfortables, et le 24 août après-midi, ns passons la « frontière » avec l’Ethiopie qui n’est en fait marquée que par la présence d’un pont sur un ruisseau !!!
2 septembre 2010
D’abord une dernière pensée pour Roland Grimaud qui avait participé spontanémt à notre collecte de lunettes… courage à sa famille.
A la frontière même, tout change. Alors que le Soudan est désert et les rares personnes rencontrées, même ds les villages, sont très respectueuses de notre intimité, les Ethiopiens sont très nombreux et très démonstratifs ! Les routes sont envahies de piétons et de troupeaux, et les enfants hurlent en ns apercevant : de l’hystérie ! Mais ce sont surtout aussi des sourires qui éclairent, comme au Soudan, des visages souvent très beaux, et des dentitions qui ne connaissent pas ou peu le sucre…
Plusieurs voyageurs rencontrés précédemmt ns avaient montré les impacts des pierres lancées par les gamins, sur leurs 4X4 ou leur cheville (moto)… Ns sommes vigilants et leur faisons de grands coucous avec les mains, ce qui fait parfois tomber, lorsqu’ils répondent, des cailloux…
La route est maintenant goudronnée jusqu’à Gondar, à 2200m d’altitude. Ns y arrivons avec la pluie, ce qui fait tomber les températures d’env. 15° : c’est troublant mais quel bien-être, au début… ! A Gondar, ns ns installons ds la cour de la pension Belegez où ns retrouvons notre baroudeur hollandais, Louis. Gondar a été capitale éthiopienne il y a plus de 300 ans et possède encore des restes de châteaux, bains et églises. Ce n’est pas toujours facile de s’y balader ; il faut affronter les rues boueuses, les nombreux enfants quémandeurs, les mendiants, les estropiés… Beaucoup de mal voyants (ce serait dû à la consanguinité) et ns pouvons donner des lunettes de soleil. Ns y trouverons un cyber café et un bon restaurant, un peu déplacés ds cette ville où + de 90% des gens sont misérables…
Ns faisons une demi-journée de balade vers les montagnes du Simien avec un guide local. Malgré les nuages et ensuite la pluie, ns pourrons quand même apercevoir les montagnes, des babouins gelada (ds la brume…) et un peu mieux des singes colobes (comme lors de la descente du Kilimandjaro…). Ns payons pour cette charmante balade de 2h (+2h de trajet) la modique somme de 80 euros, soit presque le double du salaire mensuel de la charmante réceptionniste qui travaille tous les jours de 8 à 20h, samedi dimanche 17h. Elle ns fera la « cérémonie du café » (le café est originaire d’Ethiopie…), ce qui arrondit un peu les fins de mois du personnel de la pension…
A peine étions-ns rentrés, déjà difficilemt à cause de la dénivelée, ds la cour de la pension que la rue, qui va être pavée, est surélevée de 40cm… Cela rend la sortie impossible pour le ccar.
Pour ne pas finir nos jours là, Fred doit sortir la pioche et, avec l’aide d’un employé, une rampe sera taillée ds le talus !
Après 5 jours donc « en ville », ns partons par une piste boueuse vers Gorgora – accompagnés par Louis, et son 4X4 qui ns aidera si problème… C’est à nouveau un énorme changemt car ns sommes ds un coin fantastique, au bord du lac Tana, chez des Hollandais « Tim et Kim », au milieu des collines verdoyantes, des papillons, des échassiers et des oiseaux de toutes les couleurs. Par contre, le chemin de pierre et de terre pour arriver chez « Tim & Kim » est + que limite pour le ccar mais si vs lisez ce texte, c’est que ns sommes arrivés à reprendre la piste ! Ns sommes enfin en pleine nature, ns pouvons ns balader à notre guise, les enfants ne sont pas trop envahissants ! Ns visitons une vieille église orthodoxe, Débré Sinaï (XVIIeme siècle), dont l’architecture est celle des toucouls (cases rondes en torchis) et les peintures naïves sont belles. Les gens pêchent ds le lac sur de petites barques en papyrus… 4 jours superbes, presque sans pluie !
L’Ethiopie, on ns l’avait dit et répété, ne permet pas le camping sauvage (insécurité et surtout invasion des curieux…) et ns passons de coins protégés en espaces privilégiés… Ce n’est pas ce que ns préférons mais ns ns en accommoderons… Ici, les armes sont monnaie courante : ds les stations-services, banques, resto, campings… et ds les campagnes ! Le 1er septembre, ns partons pour Bahir Dar, « riviera » éthiopienne. Le long de la route, ns assistons à des scènes de labour. Les paysages sont parsemés de cheminées volcaniques. Ds les plaines, ns devrons faire du gymkhana entre les gens et les troupeaux venus se réfugier sur les hauteurs de la route car les villages et terrains sont inondés ! A nouveau, ns sommes ds le parc luxuriant d’un hôtel, au bord du lac… Plus de gaz depuis 2 jours : normalemt, ns récupérons notre bouteille remplie cet aprem… à suivre. Ns irons voir les sources et chutes du Nil Bleu qui atteindra la Méditerranée après + de 5.000km…
Flash info : une bouteille de gaz fait exploser les relations entre l’Ethiopie et Laragne !
Hier, Fred, accompagné par un jeune, laisse un acompte de 200 birr sur les 500 demandés pour le remplissage de notre bouteille de gaz. Ce matin, ns apprenons par un autre commerçant que le gaz coûte 270 birr ! Donc, ns retournons chercher notre bouteille de gaz et négocions, sans problème, la bouteille de gaz à 350 birr. Mais voilà que notre vendeur ns annonce ne jamais avoir perçu 200 birr. Avec l’aide d’un médiateur sorti d’on ne sait où, ns apprenons que les 200 birr versés hier étaient la commission du jeune (pour info, salaire moyen éthiopien : 800 birr !). Après une courte engueulade, Fred pose 150 birr sur le bureau et part avec sa bouteille de gaz sur l’épaule à travers les rues de Bahir Dar. Fin ou… à suivre ?
4 septembre 2010
Vie quotidienne : hygiène, alimentation, sécurité…
Certains d’entre vous ont « regretté » que ns ne donnions pas + de détails sur notre vie de tous les jours ds ce voyage… Ns allons donc essayer de répondre à vos interrogations.
Ns avons la chance d’être avec notre camping-car ce qui ns évite bien des problèmes ds certaines régions…
En effet, si ns faisons du camping sauvage, comme ds 85% des cas (sauf Egypte et Ethiopie, et ds les capitales…), ns pouvons manger, ns laver, même ns doucher, ds le ccar… Pas de problème jusqu’à présent pour s’approvisionner en eau qui, comme ns l’avons déjà dit, est malheureusemt gaspillée ds les pays traversés… Depuis le Soudan, Fred filtre l’eau (on a une pompe qui peut filtrer 50.000l d’eau !) car c’était l’eau du Nil… et ns ajoutons un peu de Javel (trouvée par miracle à Khartoum !). Pour boire pure, eau minérale depuis le début. A ce sujet, petite anecdote : l’eau en bouteille n’est pas bon marché et ns en buvions énormémt (4 à 5l chacun) ds le désert soudanais (Nubie). Ns avons calculé qu’elle représentait 200 euros par mois !
Ns trouvons des magasins qui vendent de tout et, sans bien sûr faire de « grande » cuisine, ns mangeons ds le ccar, souvent des salades à base de maïs ou de pâtes avec les légumes trouvés sur place : tomates, poivrons, légumes au vinaigre… Des fruits tous les jours et des œufs au moins 1X par semaine… Et lorsque ns trouvons des petits restaurants, ns y goûtons des spécialités ou des plats plus courants tels que viande grillée (mouton ou poulet).
En Egypte, ns avons la plupart du temps dû louer une chambre, ce qui résolvait les problèmes d’hygiène, et la nourriture, même au restaurant, était bon marché.
Au Soudan, ns avons beaucoup puisé ds nos provisions mais à Khartoum, ns avons pu refaire le plein ds un magasin « Afra » dont le A est le même symbole que le C de Carrefour (très présent au Caire)… Ces magasins sont chers pour les gens du pays car ce sont à peu près les mêmes prix que chez ns…
En Ethiopie, pas de problème d’hygiène puisque ns sommes toujours ds des campings ou ds des cours ou parcs d’hôtels. Pour la nourriture, c’est difficile ds les « coins perdus » mais à nouveau, les restaurants sont très bon marché (ex. omelette 2 œufs + galette d’au moins 200g : 1 euro ; beefsteak + légumes cuits (chou, carottes, pdterre…) + pain : 2 euros (le prix de 2 petites boîtes de thon !) ; soupe de légumes ou 1 grand verre de jus de fruits frais: 0.50 euro ; 1 avocat ou 1 petit pain : 0.006 euro !)
Tous les campings ou hôtels où ns sommes allés jusqu’à présent avaient des sanitaires, parfois vieux, mais propres, sauf évidemmt, comme partout, si vs aviez la malchance de passer après un gros dégueulasse…
En fait, les problèmes de « salubrité », ns les vivons plus lors de nos balades : ds les villes (environs du Caire terribles !), sur les plages publiques des mers et des lacs… Ns sommes évidemmt draconiens : pas de chaussures ds le ccar ! Exceptionnellemt, lorsque ns transportons quelqu’un, il reste sur le siège avant (même s’ils sont 2 !), et lorsque ns recevons quelqu’un, Fred fait aussitôt après le ménage…
En Ethiopie, ns voyons les gens vivre ds des conditions extrêmes de dénuemt. Leur habit traditionnel est la cotonnade blanche et la plupart arrive, malgré la pluie, la boue et ces conditions précaires, à avoir au moins un châle blanc ! enfin, presque blanc…
Ns avons quand même attrapé quelques puces : c’est lors de nos contacts avec les enfants, lorsque ns ns baladons à pied (un enfant prend souvent la main d’Anik…) ou que ns ns arrêtons au bord de la route pour photographier ou filmer…
Quant à la malaria, ns avons commencé notre traitemt depuis le Lac Tana en Ethiopie. Fred avait déjà installé la moustiquaire du lit à Khartoum.
Pour la lessive, ns trouvions des machines à laver ds les campings/locations jusqu’au Caire. Depuis, ns lavons les draps (1X à Khartoum) et les T-shirts et slips à la main, et surtout ns donnons beaucoup de choses, en leur disant qu’il faudra qu’ils les lavent !!!
Point de vue sécurité, ns ne ns sommes jamais sentis en danger où que ce soit, malgré nos quelques aventures turques… Depuis la frontière éthiopienne, ns voyons beaucoup d’hommes armés et TOUS les hôtels, campings, certains restaurants et stations-services ont des gardes armés, au moins le soir et la nuit. Ns ns baladons raremt avec un sac et Fred a le principal ds ses poches…
En contrepartie du bien-être procuré par le ccar, le prix à payer est de rester sur les routes principales. Les 2 ou 3X que ns en sommes sortis, pour des visites ou des lieux plus sympas pour dormir, ça a été limite pour le ccar, voire l’ensablemt à Méroé. Mais ceci ns oblige à faire ce qu’on voulait : prendre des transports et guides locaux pour certains lieux !
Voilà. Si vs voulez + de renseignemts sur certains points, laissez-ns un commentaire ci-dessous, ns vs répondrons volontiers !!!
12 septembre 2010
Les visites depuis Bahir Dar sont riches en émotion. Les monastères sur les îles du lac Tana, où notre embarcation avance sous le regard des hippopotames des sources du Nil Bleu, sont beaux. Mais en fait, pour des Béotiens comme ns, quand on en a vu un, on les a tous vus… En tout cas, si les peintures sont vives et naïves, elles représentent souvent des scènes violentes (gens décapités, torturés, brûlés… et pire encore !). La piste pour les chutes du Nil Bleu n’aurait pas plu du tout au ccar. Les gens, les troupeaux, la boue, et surtout les trous, semblent vouloir faire tomber en pièces le minibus qui ns transporte. Après le barrage, il reste env. 70% de l’eau du Nil Bleu pour alimenter les chutes : c’est déjà très impressionnant ! « L’eau qui fume » tombe ds un bruit assourdissant. Ns sommes vraiment à la bonne saison pour les voir ; il faut positiver et trouver LA raison d’être contents de cette pluie quasi incessante… Du coup, ns trouvons aussi refuge ds un de ces nombreux cafés qui proposent des jus de fruits frais multicolores, spécialités de Bahir Dar… A l’hôtel où ns campons, ns rencontrons un Ethiopien qui a vécu + de 10 ans en France, qui a fait un BTS tourisme et un tour d’Europe à vélo pour promouvoir l’Ethiopie. Il ns invite à manger chez lui, et à y mettre le ccar, mais depuis notre histoire de gaz, ns sommes méfiants et refusons son invitation : dommage…Le rêve de tous les voyageurs comme ns d’avoir des échanges profonds avec les populations rencontrées reste une illusion, surtout à cause des différences de culture, de vie, de langue…Et c’est plus souvent avec d’autres voyageurs qu’une relation s’instaure. Il n’en reste pas moins que, même fugaces, ns vivons des moments très forts et marquants avec les gens du pays.
Sur la route d’Addis Abeba, un crochet ns permet d’apercevoir de très gros tunnels de lave. Malheureusemt, un énorme orage de grêle ns empêche d’approfondir la visite…Il faut dire que, pour notre + grand plaisir, ns traversons, depuis notre entrée en Ethiopie, un paysage volcanique : les cônes et les cheminées volcaniques se succèdent, séparés par des coulées de lave.
1.200m de descente sur une route (japonaise) défoncée bien que nouvelle (mais le terrain volcanique n’est pas très stable…) et ns voilà, la nuit tombante, sur le nouveau pont qui enjambe le Nil Bleu. A sa sortie, un parking avec l’armée et après un premier refus de ns voir stationner, sur notre insistance (ns ne voulons pas rouler la nuit !), les militaires acceptent. Le matin, un gradé, non seulemt fait une visite amicale ds le ccar, arme au poing, mais lorsque Fred filme les gorges du Nil, il veut absolumt que Fred filme le pont, ce qui est strictemt interdit en Ethiopie : allez comprendre ! Les 1.500m de remontée de la rive gauche, en seconde, ns permettent d’admirer le paysage (contraste entre cette roche rouge et la végétation). Les villages et les cultures se blottissent sur la moindre terrasse. De nombreux camions, qui ont trop utilisé leurs freins, termineront ds le fossé, presque accrochés entre ciel et terre…
Après un premier passage à Addis Abeba, ns allons à Ambo voir le cratère du volcan Wenchi. 25 km de piste (encore une fois avec minibus et guides locaux), un bon millier de mètres de dénivelée pour gravir ce volcan bouclier, et ns arrivons aux portes du parc « écotouriste ». Le lac au fond est bleu et sa forme torturée abrite îles et églises. 3.000 personnes, réparties en 400 familles (faites le calcul !), vivent ds le cratère. Le chemin qui descend de la lèvre, interdit aux voitures (écotourisme oblige), ns fait rencontrer les troupeaux et leurs gardiens, voir les cultures et les faux bananiers accrochés aux flancs du volcan, et apercevoir de nombreux colobes.
Retour à Addis. C’est, depuis le début du voyage, la ville où c’est le + difficile de conduire sans accrochage, et surtout sans écraser les gens de cette marée humaine. Vendeurs, mendiants, marcheurs préoccupés, des gens qui dorment sur l’étroite bande de béton entre les voies de circulation, animaux… Tout ça au milieu des magasins qui vendent les plus grandes marques de matériel électronique, de voitures, etc.
Ns sommes le 10 septembre, dernier jour de l’année éthiopienne et jour de l’aïd. Les musulmans convergent vers la grande mosquée et ces milliers de personnes, à pied ou en véhicules, scandant des propagandes, ns font peur… C’est la cour des miracles qui suit : mendiants, handicapés, estropiés, aveugles… C’est en donnant une paire de lunettes à l’un d’eux que des dizaines de personnes sautent sur Fred, essayant de lui arracher le sac de lunettes, s’agrippant à sa veste… En désespoir de cause, il lâche le sac et… débrouillez-vs ! Par contre, beaucoup d’émotion quand il donne de petites peluches aux enfants. Une petite fille, qui regardait avec intensité un nounours que Fred tenait en mains, n’arrive pas à croire qu’il le lui donne. Une fois la certitude que la peluche est bien à elle, elle court vers sa maman pour lui montrer, tout en ne ns quittant pas du regard… C’est un petit rien, un tout petit rien, mais égoïstemt, le sourire de cette fillette, et des autres après, ns donne vraimt beaucoup d’émotion ! L’après-midi, ns voyons un européen qui prend une photo du ccar : c’est Frédéric Graziana, un prof français qui vit depuis 10 ans en Ethiopie, et avec qui ns échangeons nos expériences.
La nuit, 0h30, ns sommes réveillés par les détonations d’un énorme feu d’artifice de + d’une demi-heure, un des + beaux de notre vie : peut-être déplacé au milieu de cette pauvreté… mais tout le monde a le droit de rêver…
Ce 11/9, premier jour de l’année 2003 (!), c’est au tour des chrétiens de parader.
Lundi 13, ns rencontrerons à nouveau le responsable de l’agence Bella Abyssinia avec laquelle ns irons fin octobre sur l’Erta Alé. Il doit ns aider à acheter nos pneus (enfin !) et à planifier les 6 semaines qu’il ns reste à passer en Ethiopie et à Djibouti.
21 septembre 2010
Presque UNE semaine à Addis Abeba pour trouver des pneus (presque) de la bonne taille et pour se les faire mettre… Pas si simple ! Alors qu’en France, ns ns étions fait arrêter lors d’un voyage par quelqu’un qui voulait racheter nos enjoliveurs à prix d’or, ne comprenant pas qu’il faut les dévisser, voilà les ouvriers qui les attaquent à grands coups de démonte-pneu ! Ns les arrêtons à temps. Alors qu’ils n’arrivent pas à faire sortir la roue jumelée interne, s’agrippant à pleines mains au garde-boue du Prismo, ils le cassent : ils étaient explosés de rire ! Pas nous… Fred crie très fort sans que ça serve à grand-chose et le mieux, pour éviter les futures détériorations, c’est de le faire lui-même ! Quant au gonflage, sans manomètre, ils affirment avoir mis la bonne pression ! Ne les croyant pas, Fred exige qu’on vérifie : avec leur seul manomètre, gros comme une horloge, les pneus avant étaient à 3.2kg au lieu de 4.6kg ! Bref, c’est l’Afrique ! un beau continent quand on n’a besoin de rien !
Autre anecdote : ns ne sommes pas assurés et cherchons, depuis Gondar, à le faire. Pour la fameuse « carte jaune » (équivalent de la carte verte en Afrique), il faut d’abord être assuré ds le pays. A Gondar, on ns demande 400 euros pour l’assurance locale. Ns décidons d’attendre Addis et là, ns sommes contents de trouver, Ethiopie + carte jaune, à 200 euros ! Un autre bureau ns propose la même couverture à 360 euros et le troisième à 45 euros !!! Allez comprendre…
Ns prenons nos visas pour Djibouti.
Fuyant la misère d’Addis, ns sommes ensuite partis vers le sud pour la Rift Valley, et ses volcans et lacs de cratère. Ds un Parc National où l’entrée est chère pour le pays (12 euros), ns camperons au milieu des phacochères, des gazelles de Grant et des calaos. Par contre, ns ne devons pas trop ns éloigner du QG du Parc car l’endroit n’est pas sûr. En effet, les gens du pays sont opposés au Parc – et on peut les comprendre : on leur interdit de couper du bois et d’utiliser les pâturages, alors qu’ils sont sans aucune ressource ! Ns aurions dû être accompagnés d’un garde armé, ce que ns refusons, et ns partons jusqu’au bord du lac de cratère de Shalla, où coulent des sources d’eau chaude.
Très vite, ns passons la barrière qui délimite, ds le parc, la zone habitée. Ns scrutons le sol pour repérer les branches d’acacia et leurs épines assassines. Puis, les cases apparaissent et leurs cortèges d’enfants qui arrivent en courant et ns demandent stylos, argent, … A un âge où, chez ns, on sait à peine marcher, jusqu’aux grands adolescents, ils courent à côté du ccar, tendant les bras, s’agrippant aux fenêtres. Si l’on s’arrête, ce sera par dizaines que les enfants débouleront de partout, et ns n’avons pas de quoi donner à tous ! Alors, ns ne ns arrêtons pas, et ns traînons notre grappe d’enfants qui grossit au fur et à mesure des cases que ns rencontrons. Drôle de sentiments, à la fois honte de ns de passer au milieu de ce dénuement avec notre ccar, mais aussi honte d’eux qui sont là, bras tendus, pour un stylo ou un birr… Par contre, quand au parking, des enfants ns proposent de l’artisanat, ns sommes d’accord pour cet échange (wouah ! que de morale…). Parce qu’il vendait une belle voiture taillée ds la pierre volcanique, ns disons à un jeune que ns achetons ses objets et qu’il garde le ccar pendant la balade. Ns donnons un bon prix mais l’échange se fera au retour, si le Prismo est intact. Pour sceller notre accord, il ns tend sa carte d’identité. Descente au milieu des acacias, mimosas et euphorbes, sous une grosse pluie, jusqu’au bord du lac. Au loin, ns voyons la vapeur dégagée par les sources chaudes. Le spectacle est stupéfiant ! Bien sûr, de voir sortir de la montagne de l’eau à + de 80°, mais surtout des gens partout ! Certains cuisent des épis de maïs ds des vasques d’eau, d’autres font la lessive, mais la majorité trempe ds des baignoires qu’ils ont aménagées pour tempérer l’eau. Assis à s’asperger, couchés, seuls, en famille ou entre amis, certains sous un parapluie, le tout ds un nuage de vapeur ! Les gens s’amusent, rigolent, et ns invitent à filmer ! Sortis des vasques, ils grelottent et veulent tous mettre un œil ds l’objectif de la caméra ! Retour sous le soleil, avec le lac qui a pris de + belles couleurs, et les très nombreux oiseaux. Après avoir réglé, comme convenu, notre vendeur-surveillant, ns repartons avec notre grappe d’enfants. Elle s’arrête à la barrière et on en vient à se poser cette question terrible : ce barbelé, censé protéger leurs cultures des autruches et des phacochère, ne seraient-ils pas là justement pour notre tranquillité ? Ces villageois sont peut-être en fait parqués…
Au bord du lac d’Awassa, ns trouvons un hôtel avec un parc splendide plein d’oiseaux et de singes, où ns négocions une place de parking et l’accès à une salle de bains (la + belle depuis le début du voyage !). En fait, Awassa est une ville reposante, lieu de villégiature des riches d’Addis. Ns y restons quelques jours avant de remonter vers les montagnes de Balé où ns devrions ns balader (s’il ne pleut pas trop) avant de partir vers le parc volcanique d’Awash et Djibouti.
29 septembre 2010
Ethiopie : avant-dernier acte, les montagnes du Balé
Juste un petit mot avant de partir pour le parc d’Awash et Djibouti - et le dernier acte « Ethiopie » sera le Danakil et le volcan Erta Alé !
Petit tour donc dans les « Bale Mountains », où le trekking, surtout à cheval, est roi. Anik le confesse : marcher plusieurs jours, forcément, à un moment ou un autre (il pleut 8 mois par an !), sous la pluie, ne l’emballe pas… surtout à + de 3.000m d’altitude ! Alors, ns ns contenterons de 2 balades à la journée ds ce magnifique massif… qui ressemble étrangement à nos Alpes au niveau flore et pelouse alpine en tout cas ! Ns prenons donc un guide ds l’agence « éco-touriste » de Dodola. Dès que ns sortons du village, le vert domine largemt : les cultures de céréales, les zones de pâturages avec de nombreux troupeaux, les zones boisées. Au milieu de tout ça, sur les flancs des volcans et des coulées, dans le fond des vallées, des « godjos », habitations traditionnelles, et leurs jardins et enclos protégés par des haies d’épineux séchés. Malgré l’interdiction de couper anarchiquemt du bois, beaucoup de chevaux et d’ânes, voire de fillettes ou de femmes, en descendent… et comment en vouloir à ces gens dont le bois est le seul combustible et matériau de construction ? Amené en ville, il constitue parfois un petit « revenu » qui leur permet d’acheter un vêtement ou des sandales… Ns voyons des femmes magnifiques qui partent, la hache à l’épaule… Alors que notre guide ns dit qu’elles ne se laisseront jamais filmer coupant du bois, de peur d’une dénonciation, Fred les met en confiance et elles se prêtent volontiers au jeu !
Le jour suivant, ns ns promenons sans guide et des enfants font mine de ns frapper avec un bâton… Fred fonce en montrant son mécontentement sur le + entreprenant qui, après avoir fui, ns jette des cailloux ! A nouveau, Fred fonce et il déguerpit ! Ensuite, ce sera une petite fille qui, toujours sous l’œil amusé des adultes, ns jettera des cailloux : décidémt, ns avons du mal à comprendre les Ethiopiens !!! TOUS les voyageurs, marcheurs ou (moto)cyclistes, en Ethiopie, et seulemt en Ethiopie, ont rencontré ce problème et s’interrogent encore…
En repartant des Balé, ns voulions ns arrêter à « Wondo Genet », petit paradis tropical… C’est une piste qui y mène et, nouvelle déception : ns roulons doucemt et, tout le long de la route, ns sommes harcelés, agressés par les enfants et même les ados - « money » retentit continuellemt à nos oreilles ! Du coup, ns ns réfugions quelques jours au bord du lac d’Awassa, capitale régionale où ns avions trouvé un accueil paisible… Oui, ns le confessons, ns fuyons cette agression permanente. Ds notre hôtel, endroit protégé, ns retrouvons par un heureux hasard Jay, un motard anglais rencontré à Addis et qui ns avait donné des tuyaux pour traverser la fameuse piste Moyale-Isiolo. Ns rencontrons aussi un Français voyageant avec une Ethiopienne (future juge) et, c’est vrai, ns restons entre ns… Et Anik qui rêvait de rester 1 semaine ou 2 ds un village, pour faire plus ample connaissance… Quelle Déception !!! Peut-être au Kenya ? en Tanzanie ? en Namibie ???
Info-vérité : Qui écrit sur le blog ? Cette question ns est souvent posée ! En fait, Fred écrit son journal TOUS les jours. Ensuite, ensemble, ns décidons de ce qui fera l’article… Au début, ce fut très difficile de ns entendre mais, au fil du voyage, ns sommes + sereins ! Le « fond » de l’article est donc basé sur le journal (résumé) de Fred et la « rédaction » revient à Anik !
29 septembre 2010
Direction Djibouti en passant par Awash, sur l’ancienne ligne Addis-Djibouti. Arrêt au « Buffet de la Gare » où Mme Kiki, une Grecque de + de 90 ans, élevée en français chez les petites sœurs de Djibouti, ns refile un guide qui ns promet monts et merveilles pour l’ascension du volcan Fantale et, finalemt, rien ne sera possible : tant pis ! Par contre, le parc d’Awash regorge de beautés : animales (oryx, gazelles, dik-dik, kudu, phacochères, babouins, milliers d’oiseaux…), naturelles (gorges, chutes, savane…), humaines (ns apercevons des Afars qui traverseront la gorge de l’Awash pour rejoindre d’autres pâturages…)… Superbes ! Ns continuons vers Djibouti à travers le pays afar et là, ce que ns avions lu devient réalité. Ns vivons une journée entière « contre nature ». Cela commence par ce lion en cage… Nettemt moins de monde sur les routes, mais des centaines d’hommes, voire d’adolescents, la Kalachnikov sur l’épaule…Contre nature aussi, pour des questions de « sécurité », de ne pas s’arrêter lorsqu’un homme est mort au milieu de la route, et qu’un camionneur affolé ns fait signe (comme à ses collègues qui ne s’arrêtent pas non plus)… Contre nature de voir tant de paysages merveilleux, de montagnes, de lacs, de coulées volcaniques, et de s’arrêter pour dormir dans une station-essence, au milieu des camions et des gens qui font leurs prières, après avoir contourné un mort et avoir déposé leurs armes… Que faisons-ns là ? Même la beauté est submergée par tant de bêtises et d’horreurs humaines. L’avancée vers Djibouti est spectaculaire : des milliers de km2 de coulées, des cônes partout – spectacle minéral mais les couleurs arrivent à donner de la chaleur à ces étendues de pierres. Les villages sont impressionnants : posés à même les coulées de lave, pas un brin de végétation, ou si peu, et quelques chèvres et dromadaires. Au loin, une caravane d’une centaine de dromadaires marche vers l’est. Des gens au bord de la route essayent de vendre du lait de chèvre ou de chamelle.
Ns passons la frontière rapidemt et, après 200 km à env. 700m d’altitude, entre 2 remparts, ns amorçons la descente sur Djibouti ville. Bidonvilles et camps militaires alternent et se succèdent, ainsi que les tas d’ordures : ns avons retrouvé la « civilisation » ! Pas de camping, des hôtels entre 60 et 90 dollars. Ns obtenons finalemt l’autorisation de ns garer sur le parking d’un lycée français, près de la Légion Etrangère. Ns faisons sensation, aussi bien auprès des élèves que des parents. Que ça fait du bien de parler français et de partager nos expériences ! Ns apprenons ainsi que ns pouvons continuer avec le ccar vers le lac Assal et Tadjourah : super ! Après avoir fait des courses où tout est beaucoup plus cher qu’en France et en moyenne 10X + cher qu’en Ethiopie (!), et rendez-vs pris avec Ford, ns voilà partis. Le paysage est unique et, très vite, il devient EXTRAORDINAIRE ! Là une faille impressionnante ! Ici le Goubet ! une baie fermée avec un volcan rond de couleur claire qui trône, et sur le bord des cônes très noirs, une côte découpée aux couleurs diverses et variées qui contrastent avec le bleu idéal de l’eau de cette baie… Le lac Assal, immense, dont une grande partie est recouverte d’une épaisse couche de sel : Noël 93, ns avons atteint le point le + haut d’Afrique, aujourd’hui le point le + bas d’Afrique (- 150m) ! L’aiguille de température n’arrête pas de monter au fur et à mesure de la descente… 39, 40, 43 degrés… avec un taux d’humidité tel que l’air ns colle à la peau ! C’est ds un silence dû à la beauté du spectacle - et aussi à l’appréhension de ne pouvoir remonter ! – que ns arrivons au bord du lac. Eau bleue bordée d’une collerette de cristaux blancs, des icebergs de sel flottent çà et là… Une fois remontés, ns sommes ravis de pouvoir dormir tranquilles, en pleine nature ! Mais les gendarmes ns ramèneront bien vite à la réalité : pour des raisons de sécurité (c’est le passage des clandestins éthiopiens qui essayent de rejoindre l’Arabie Saoudite), ils ns forceront à ns garer près de leur poste « à cause des tigres » (sic !). Il y aurait des guépards ? Impossible pour Fred de passer près de l’Ardoukoba, dernier volcan en éruption de Djibouti (1978), sans aller y traîner ses guêtres, même s’il est midi et qu’il fait très très chaud… La route de Tadjourah ns réserve, à chaque virage, à chaque dos d’âne, un éblouissemt : ns sommes ds un des paysages les + beaux du monde ! Par contre, Tadjourah, petite ville désolée et désœuvrée, ne ns inspire pas – excusez-ns, Ian ! -et ns ns installons au Corto Maltese, l’un des 2 hôtels. Snorkelling : à 50m du bord, barrière de corail et tombant recèlent des milliers de poissons et de coraux de toutes les couleurs ! Le hasard a voulu que ds ce même hôtel vienne s’installer une équipe d’ingénieurs et de topographes éthio-djiboutienne venue étudier le tracé de la nouvelle ligne de train Addis-Djibouti-Tadjourah ! Fred devra refuser du boulot !!! Encore une fois, les seuls contacts que ns aurons avec la « population », seront une discussion avec 2 profs locaux du lycée de Tadjourah, et avec le propriétaire d’un bateau de pêche, passeur de clandestins à l’occasion… Ces discussions ns permettent de partager des moments de vie de Djiboutiens. De la route, ns apercevons des gazelles (gazelles-girafes ?), des dik-diks, des singes, … Une nuit au-dessus du Goubet, après avoir ramené chez lui le vendeur de souvenirs : enfin ds la nature et sans gendarme ! Retour à Djibouti ville pour régler quelques problèmes techniques et ns repartons à Addis Abeba, via Dikhil où ns allons récupérer des feuilles et des racines magiques de moringa : on vs tient au courant !
16 octobre 2010
N’en déplaise à notre amie belge Françoise F. ( J), ns n’avons pas pu faire de boucle pour rentrer sur Addis Abeba et ns avons donc repris la même route pour revenir de Djibouti ! Et ns y avons vu beaucoup d’autres choses qu’à l’aller !!! Tout d’abord, ns avons rencontré beaucoup plus de dromadaires, avec ou sans chameliers… A Djibouti, ns avons pu discuter, sur le parking du Goubet, avec un jeune qui mangeait du qat (ou khât), cette fameuse plante (drogue ?) cultivée en Ethiopie et dont les Djiboutiens raffolent – le qat arrive tous les jours par avion car il doit se consommer ds les 3 jours… Une grande partie des Djiboutiens attend donc avec impatience l’arrivée du Qat et passe son après-midi à brouter, ce qui les met ds un état de somnolence tout l’après-midi… Le jeune ns explique qu’un « bouquet » coûte 1.000 FDj, soit 4,50 euros. Ca se consomme avec un coca ou autre boisson sucrée, et on augmente encore son effet en fumant des cigarettes – ça se paie aussi… Drôle de pays où c’est l’aide internationale qui nourrit une bonne partie de la population dont les hommes utilisent le peu d’argent qu’ils ont à acheter le qat et ce qui va avec… Mais peut-être qu’anik est trop moraliste, encore une fois… Ns avons vu plusieurs familles afars qui nomadisaient, tout leur barda sur les dromadaires et les ânes… Cela ns a rappelé les fameux transhumants soudanais rencontrés, mais en nettemt plus pauvres… Après Awash, près du volcan Fantalé, ns ns sommes arrêtés au bord d’un lac, après avoir dû faire réparer un pneu mal remis par le garage Ford de Djibouti. Fred s’était sali car il avait travaillé avec les réparateurs et il voulait se laver… En se baissant pour atteindre l’eau, il hurle : « Annik, un crocodile !!! ». Et c’était vrai ! Ils n’étaient pas énormes mais leur mâchoire est quand même impressionnante ! Et voilà comment le voyage aurait pu s’arrêter là car sans chauffeur…
Ns sommes donc pour quelques jours encore à Addis, en attendant impatiemmt le départ pour le désert des Danakil, le Dallol et le volcan Erta Alé ! Suite au prochain épisode…
11 novembre 2010
A Addis, avant l’arrivée des copains, sachant que ns n’irons pas voir les églises monolithiques de Lalibella, fleurons du tourisme éthiopien, ns irons visiter une église de ce type, datant du IVème siècle, Wusa Michael Church (voir photos Addis). Une fois réunis, ns ne tardons pas à prendre la route de Mekkele : 2 jours de transfert qui ns feront traverser des paysages aussi divers que magnifiques – montagnes, plaines agricoles en pleine effervescence (c’est la moisson du tef et autres céréales), sans oublier les marchés, notamment aux dromadaires, les babouins, etc. De Mekkele à Ahmed Ela, notre campement ds la dépression des Danakil, le voyage ns fera rencontrer les premières caravanes de dromadaires chargés de fourrage pour ceux du lac Assale. Comment décrire les paysages rencontrés, si variés, et toujours aussi désertiques et splendides ? Ns ne perdons pas de temps et prenons directemt la direction de la zone d’extraction du sel au lac Assale. Presque une centaine de dromadaires attendent d’être chargés. Les techniques d’extraction n’ont pas changé depuis la nuit des temps : haches rudimentaires pour couper la croûte de sel et tailler les rectangles qui seront vendus aux chameliers, bouts de bois pour décoller les plaques… C’est après + de 2 h de marche depuis le village que, sous un soleil écrasant, toute la journée, ces hommes travailleront d’arrache-pied pour extraire entre 100 et 200 plaques de sel vendues 0.10 euro chacune aux chameliers qui les revendront entre 0.70 et 1.5 euro suivant la distance parcourue ! Sous cette éclatante blancheur du sel au soleil, les lunettes distribuées ont été bien accueillies ! Merci encore à vous.
Le pied de l’Erta Ale sera atteint après une nouvelle journée de 4X4, à travers sable, végétation rare, villages rudimentaires, pistes, autruches, terre, poussière… Ns terminerons par 2 h de « piste » sur des coulées volcaniques et presque 3 h de marche. Le sentier serpente tranquillemt ds les champs de lave. Ns marchons de temps en temps sur de la pahoehoe ou sur une belle sente tracée ds les blocs. La pente est faible et la lune ns éclaire. La marche de nuit n’est pas difficile et les grosses chaleurs sont ainsi évitées. Pendant la montée, de rares manifestations éclairent le ciel d’une couleur rouge, mais il est évident que le lac n’est pas lumineux : ns pouvons donc ns attendre à une croûte durcie noire. Même depuis la lèvre extérieure, le ciel est raremt illuminé par le lac. Il est 20h. Ns descendons facilemt par un petit sentier le premier rempart et il ns faut 15 min pour atteindre le but. Une révélation, un rêve qui se concrétise 50 m sous nos pieds !
Séparé par une terrasse inférieure 15 m en contrebas, LE LAC ! Sur sa quasi-totalité, il est recouvert d’une croûte durcie noire qui flotte sur le magma. Seuls ses bords et quelques rares craquelures laissent entrevoir la lave. Le spectacle est déjà superbe mais d’un seul coup, en un point diamétralemt opposé à ns, la croûte s’effondre sur elle-même, créant une dépression avant la sortie et l’explosion d’une bulle de lave ! Ce phénomène, responsable de l’éclairemt du ciel pendant la montée, apparaît environ toutes les 15 min. Ici, un chalumeau crache bruyammt son gaz, et ailleurs, un peu plus loin, des sorties de gaz cassent la croûte et forment des vagues. Voilà maintenant 3 h que ns observons le lac. Une fissure se crée au nord-ouest et un phénomène proche de la subduction fait que la quasi-totalité de la croûte noire semble avalée par le lac ! Des fissures se créent de partout, ds tous les sens, et les bulles de gaz sortent maintenant de plusieurs endroits. Le spectacle de l’Erta Ale est bien au-dessus de nos plus folles espérances ! Vers 3h du matin, le volcan semble devoir reprendre son souffle et ns en profitons pour prendre un peu de repos. Au lever du jour, seule la sortie de la bulle de gaz initiale a repris son activité et montre un peu de couleur ds ce noir quasi uniforme de la croûte. Ns faisons le tour du cratère et c’est avec quelques cheveux de Pélée plantés ds les mains ou ds les fesses que ns prendrons le chemin du retour. Ns aurons été 6 à admirer le spectacle offert par l’Erta Ale durant cette nuit du 28 au 29 octobre 2010 ! 2 groupes sont passés, ne restant parfois qu’une demi-heure, ne laissant pas le temps au volcan de se donner à fond !
Le lendemain, c’est au Dallol que ns ns rendons : encore une merveille de la nature ! Des couleurs que personne n’oserait inventer, qui s’opposent, se côtoient, s’accordent : des jaunes, des verts, des bleus, des rouges, des blancs de toutes nuances ; des clapotis, des bulles, des crachotis, des bruits insolites ; de la chaleur sous nos pas, des croûtes qui cèdent et des formes féeriques ! Un seul bémol : ce site semble d’une grande fragilité et si les visites se multiplient, que vont devenir ces champignons magiques que les pieds de certains inconscients piétinent et cassent ? Si l’Erta Ale ne craint pas les outrages des touristes malveillants, si ce n’est les centaines de bouteilles plastiques qui jalonnent le chemin, par contre, le Dallol semble bien fragile… Ns irons voir aussi des dédales de tours de sel, un lac et une mare bouillonnante d’une eau acide et colorée, le tout sous la garde de militaires éthiopiens. Et puis, l’énigme de cette « mère de sel » qui serait à l’origine du lac Assale… Tout ce spectacle se fait à –120m, ds une chaleur de style Fournaise… Il n’en reste pas moins l’un des plus beaux de la planète, comme le sont ses voisins djiboutiens, le lac Assal, le Goubet, l’Ardoukoba…
Au retour, ns visiterons, ds les montagnes du Tigré, massif grandiose de grès de tous les rouges, l’église rupestre Korkor Maryam. Le chemin d’accès, aérien, ns donne une vue à couper le souffle sur les paysages environnants. L’Ethiopie est un trésor géologique.
Le retour sur Addis Abeba sera souvent ponctué d’arrêts photo pour immortaliser ces paysages grandioses et ces coutumes hors du temps. Après 2 mois et demi, ns sommes impatients de reprendre la route, même si nos pensées sont occupées par l’épreuve qui ns attend !
3 novembre : ns prenons la route qui ns mène à la frontière kenyane. Ns traversons des zones montagneuses, à la végétation tropicale qui ns rappelle La Réunion. Puis, ce sera une plaine et ses innombrables volcans. Et enfin, le 4 à 15h, la Moyale éthiopienne où ns réglons les problèmes douaniers de sortie, avant de régler les formalités d’entrée ds la Moyale kenyane. + de 400 km de mauvaises pistes seront décisives, comme vs le savez, pour la suite du voyage. Ns prenons un peu d’avance, en parcourant les 22 premiers km en une heure et demie et bivouaquons au bord de la route. Seuls un chamelier et son troupeau ns rendront visite le soir. Vers 23h, des douleurs terribles et fulgurantes réveillent Fred et ns poussent à retourner de nuit sur Moyale. Au petit matin, se tordant de douleur, Fred est admis à « l’hôpital ». Après 2 perfusions et 2 injections d’on ne sait quoi, à 9h, il est capable de reprendre la route. 6 h + tard, après 100 km, soit env. 15km/h, ns bivouaquons au poste de police de Walda, étonné qu’à 18h, ns soyons déjà couchés ! Pendant la nuit, Fred se réveille avec les mêmes douleurs que la veille, malgré les médicaments : pourrons-ns continuer ? Sur le matin, après + de 1 litre de pipi, tout semble rentrer ds l’ordre et le voyage peut reprendre son cours…
La journée du 6 sera terrible : ornières profondes ds lesquelles il ne faut pas tomber, passage de pierres coupantes et risque d’enlisement : la moyenne descend à 11 km/h ! Cependant, ns atteignons l’entrée du parc de Marsabit, à 16h30, après avoir été doublés par un seul véhicule (des Suisses en 4X4 ! – le bus et des camions passeront après) et ns dormirons au pied d’un volcan que Fred gravira le soir : ça y est, il va mieux !!!
Le lendemain 7/11, après quelques courses et le plein de gas-oil à Marsabit, une énorme déception ns attend : alors que ns pensions l’épreuve quasimt terminée, des passages de blocs énormes ns font presque douter de notre réussite ! Ns aurons une petite dizaine de ces passages acrobatiques. Même les camions, si follemt rapides d’habitude, sont au pas ds ces passages ! Bravo au ccar qui se sortira avec panache de ces épreuves ! La suite sera une alternance de bancs de sable rouge et de tôle ondulée… Alors que ns pensions ce problème réservé à l’Ethiopie, c’est en roulant doucement sur la piste que des enfants ns jetteront des pierres à l’arrière du ccar, cassant et faisant un trou ds le plastique… Vers Archer’s Post, alors que ns avions trouvé un coin pour bivouaquer, des Kenyans blancs viendront ns déconseiller vivemt de dormir là, pour des raisons de sécurité (« lions »…) et du coup, ns demanderons l’asile au pasteur d’une petite église anglicane… Le matin du 8, avant de partir, ns laisserons quelques habits, peluches pour les petits, cahiers et stylos pour les + grands. N’oublions pas de dire que tout le long de la piste, ns avons vu des gazelles, dik-dik, pintades, un renard… et le peuple Samburu (voir des photos sur Internet car ns ne payerons jamais pour prendre des photos d’« autochtones » - ils étaient pourtant impressionnants !).
Pour rejoindre Nairobi, ns contournerons, sous une pluie battante, le mont Kenya sans jamais l’apercevoir, au milieu des cultures et du monde sans répit. Impossible de s’arrêter sans avoir illico des nez collés aux fenêtres et des mains tendues réclamant de l’argent… Et c’est sous un déluge et une circulation d’enfer, sur des routes défoncées et la nuit tombée, que ns atteindrons, grâce à notre GPS, le camping à Nairobi d’où ns vs écrivons et où ns avons passé la journée suivante à dépoussiérer le ccar !
Avec le problème du ccar blessé, comme ns le sommes ns aussi, avec le problème de la saison des pluies et les difficultés des bivouacs sauvages et sympas, ns avons pris la décision d’arriver rapidemt jusqu’en Namibie, but initial de notre voyage. Les connexions étant extrêmemt lentes au Kenya, ns alimenterons les albums photo dès que ns pourrons. Direction Amboselli où ns essayerons de ns arrêter avant le parc, sur les indications de Réunionnais rencontrés à Addis, espérant voir le Kilimandjaro…
25 novembre 2010
Débuts tanzaniens au « Massaï Camp » d’Arusha, et 2 jours donc au lac Natron avec ascension de l’Oldonyo Lengai pour Fred (voir page Volcan du blog). L’agence du camping était bien (bon véhicule, bonne bouffe, guide et cuisinier sympa…). Ns n’avons pas reconnu les environs du lac Natron visité il y a 17 ans : une route goudronnée ( !), puis une bonne piste y mènent. Il y a 3 campsites, dont 2 de luxe ( avec piscine !), alors qu’il n’y en avait que 1 seul rudimentaire… Même chose à Moshi où ns ns rendons après : les petites cases de terre battue ont été remplacées par des maisons en dur avec antenne de télé, voire parabole !!! Il faut dire que les Chaggas qui vivent ds cette région sont les Tanzaniens les + aisés, grâce aux cultures abondantes sur les flancs du Mont Meru et du Kilimandjaro, mais surtout aussi grâce au tourisme. Depuis le sud Kenya, ns sommes vraimt en Afrique noire : les femmes sont plus opulentes, portent les charges sur la tête et le boubou.
Ns faisons donc un pèlerinage, 17 ans après. Tout d’abord en allant voir la « petite » agence d’un Français à Arusha : il a maintenant + de 10 personnes ds les bureaux (dont 2 Européens), et des dizaines de véhicules ! et des prix à l’avenant… Ensuite, à Moshi, route goudronnée aussi pour se rendre à Machame Gate, d’où ns étions partis pour l’ascension. A l’auberge Mountain Inn, qui a maintenant piscine et sauna !, et où ns avons tant de souvenirs (n’est-ce pas, Pierre et Michèle…), on n’accepte pas les ccars ! Ns passerons la nuit ds un campsite d’où ns verrons le Kili (pour la première fois côté sud) se dégager partiellement le soir, et complètement le lendemain matin. Ns partons ensuite pour Marangu, départ de la voie normale, dite Coca-Cola Road, et là aussi, tout a changé. Ns reconnaissons quand même l’endroit où ns sommes redescendus du sommet, et où ns avons reçu notre « diplôme » et donné les cadeaux et les pourboires aux guide et porteurs. Ceux-ci n’ont plus rien à voir, et tant mieux, avec les nôtres : les chaussettes et chaussures de montagne ont remplacé les pieds nus ds les bottes en caoutchouc ; les polaires et gore-tex les pulls et vestes troués…Petit pincement au cœur en voyant partir les quelques groupes qui tentent le sommet, mais à chacun son tour ! Ns devons à nouveau intégrer un campsite, ce qui ns a entraîné à faire un calcul édifiant : en Europe et Moyen-Orient, ns avons passé 4 nuits sur 6 ds la nature sauvage ; depuis notre entrée en Afrique, ce ne sera plus que 1 nuit sur 6 ! Ns espérons que la suite du voyage ns ramènera ds les proportions du début… Le ccar gardé, ns en avons profité pour ns balader : 6h du mat, l’ensemble du massif du Kili est complètement dégagé et illuminé de la couleur chaude du lever du soleil. Ns prenons ensuite une piste qui, au début, longe les cases et les cultures, avant de rentrer ds la forêt. Ns monterons pendant 1h et demie au milieu de ce monde végétal où aucun film, aucune photo ne pourraient rendre la réalité. La mousse et les fougères jouent avec la lumière diffuse qui arrive à s’infiltrer. Ns admirerons une colonie de singes bleus qui se déplacent bruyamment sur la crête des arbres, et des mangoustes rayées bavardes et peu farouches. Ns irons voir en redescendant la fameuse cascade dont l’eau vient de la neige du Kili (y en a encore un peu…), ds le fond d’une ravine, fleurie et calme. Ns confierons à M. Thomas Kimaro, propriétaire humaniste et écologiste du campsite Coffee Tree, les lunettes de montagne destinées aux porteurs et guides du Kilimandjaro : il doit ns donner des nouvelles !
Le lundi 22/11, ns reprenons la route. Très vite, les maisons sont devenues – riches qu’au pied du Kili, et l’activité des guides et porteurs a été remplacée par la nonchalance, peut-être forcée, des habitants. Enfin, surtout celle des hommes car les femmes continuent à porter sur la tête les lourdes charges de bois, d’eau, et les enfants ds le dos. Pour les hommes actifs, la bicyclette est reine, pour porter des choses aussi lourdes qu’encombrantes. Une nuit comme ns les aimons : ds la nature, non loin d’un village dont les gens ns voient quand ils rentrent les troupeaux en ns disant « jambo ! » avec un grand signe de la main. Balade matinale ds les cultures, au milieu des baobabs et des palmiers doums, près d’une grosse rivière. Ns traversons de grosses plantations de sisal et son exploitation.
Quelques jours de vacances au bord de l’océan indien, à Péponi, près de Tanga… Hé oui, comme le dit Elodie Sanagustin (et d’autres !), voyager n’est souvent pas de tout repos ! Ns assistons le matin au départ des pirogues, toutes voiles dehors. Très vite, l’océan se retire sur plusieurs centaines de mètres, obligeant les pêcheurs qui reviennent à laisser leurs bateaux très loin et à rapporter à pied le poisson au village. Les enfants seront chargés de ramener les pirogues : ils chantent, jouent, s’amusent ! Comme toute l’Afrique, notre campsite est entouré de barbelés et surveillé par des hommes armés : les riches d’Afrique sont gardés par les pauvres contre les + pauvres !
3 décembre 2010
A peine repartis sur Tanga, ns ns ferons encore contrôler 2X sur la piste par la police : ns avions oublié de vs dire que, depuis que ns sommes entrés en Tanzanie, ns n’arrêtons pas de ns faire arrêter- 1X excès de vitesse (45 au lieu de 35 ds un village) –«you are my friend, give me a gift !» -«what is a gift ? we don’t understand !» et ns repartons avec une tape sur l’épaule et le sourire du chef ! Ensuite, ns ns étions -et avions- payé un PV pour non port de la ceinture sur une piste où ns roulions à 20 km/h maxi !!!
Après une première nuit sauvage au milieu du sisal, ns trouvons enfin un endroit où l’on peut quitter la route sur une centaine de mètres – c’est exceptionnel et il ne faut pas le rater, même si c’est tôt et qu’il fait chaud. Cela ns permet de passer l’après-midi avec les Massaïs. D’abord 3, puis 4, puis 6 jeunes bergers qui, très vite à l’aise, s’asseyent ds les fauteuils, visitent le ccar, prennent leur première leçon de vidéo, s’occupant de façon sporadique de leur bétail ! En fin d’après-midi, ce sera un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années (les Massaïs vivent ensemble par tranches d’âge). Ils ns feront le spectacle en dansant et chantant de manière traditionnelle. Il y en a toujours 1 + européanisé qui parle anglais : ils veulent tous partir aux USA mais espérons que là-bas, les gens n’ont pas de poils sur les bras, car ils sont carrémt dégoûtés par ceux de Fred! Et n’en déplaise aux guides touristiques, que ce soient pour les photos ou les danses, rien ne
ns sera demandé - même pas les lunettes, ils les avaient déjà sur le nez !!!
Près de Morogoro, ville où ns ferons des courses, irons difficilemt sur Internet et mangerons de la viande et de l’ugali (porridge de maïs), ns sommes au pied des « montagnes bleues », au milieu des cultures potagères. Ns ferons une grande balade sur les contreforts, en suivant un torrent et ses canaux d’arrosage, comme chez ns. On ns offre une chaise pour ns asseoir ici, de la canne à sucre, des tomates, des mangues là, et des sourires partout ! Ns approchons du parc national de Mikumi traversé par notre route. La savane est complètemt brûlée : comment pourrions-ns voir des animaux ds cette désolation ? Pourtant, à peine la végétation retrouvée, Anik aperçoit au bord de la route 3 éléphants. Bien que ce soit difficile, voire dangereux car il y a beaucoup de circulation, ns ns garons et profitons du spectacle. La scène se représentera 2 ou 3 X. Et, à notre premier phacochère, ns voyons un endroit où ns pouvons quitter la route et ns garer en sécurité. Caméra à l’épaule, Fred part aux fesses du phaco qui ne l’attendra pas : tant pis ! Un camion du parc s’arrête, Anik va voir le chauffeur qui ns appelle : en fait, ns n’avons pas le droit d’être là, pas le droit de ns arrêter, pas le droit de descendre du véhicule, pas le droit de filmer sans payer ! Il ns promet une amende salée (et encore une !) à la porte principale du parc qui se trouve 10 Km + loin. Du coup, ns faisons demi-tour et retournons hors parc pour passer la nuit ! Le lendemain, ns reprenons la route et, si elle est la même qu’hier, si les camions sont toujours aussi nombreux, ns aurons un spectacle animalier complètemt différent de la veille ! D’abord, 1 éléphante et 1 bébé qui traversent la route devant ns ; puis des zèbres ; et même si c’est interdit, ns sortons pour photographier et filmer. + loin, Fred annonce : «des lions !» et c’est vrai : 2 jeunes, pas à 10 mètres ! Peur rétrospective car 2 min avant, Fred était dehors pieds nus, à – de 200m de là ! et que dire d’hier où ns étions à peu près au même endroit, loin du ccar, à courser le phacochère… comme quoi il vaut peut-être mieux écouter les gens du parc… Puis ce seront des girafes qui traverseront la route, des buffles qui ns regardent avec un air courroucé, encore des zèbres, des gazelles, des impalas, encore des buffles… enfin + qu’on ne pouvait espérer, et complètemt différent d’hier soir ! Merci au garde du parc que ns avons fui en faisant demi-tour ! Quel safari, gratuit, et digne des + grands parcs !!!
La ville de Mikumi est un autre spectacle : ce seront des camionneurs, des bistrots, des restaurants, des bordels, quelques commerces peu fournis, un petit marché, et des ordures partout.
A nouveau, la végétation sauvage, et les toits en paille des huttes, sont complètemt brûlés, et ce sur une cinquantaine de km en tout ! Ns trouverons refuge pour la nuit ds une carrière de l’immense chantier danois de réhabilitation de la route, dans la vallée des baobabs.
Le 2 décembre, ns remonterons une gorge profonde qui ns amène sur un plateau à 1500m d’altitude, qui change radicalemt avec le fond de vallée verdoyante où ns suivions depuis 50 km une rivière qui abriterait des crocodiles…5 km avant Iringa, ns ns arrêtons pour dormir, et passerons l’après-midi avec les briquetiers. Et dans 450 km, la frontière zambienne !
18 décembre 2010
«Afrique authentique»… Enfin, c’est la Zambie qui le dit…car ns ne dirions pas ça ! Mais revenons sur la fin de notre Tanzanie. Une des dernières nuits, ns l’avons donc passée au milieu des fours à briques, petits, grands, certains presque industriels… Tous les stades sont en cours, et beaucoup de monde : ceux qui chargent le camion, ceux qui entretiennent le feu fait ds les tunnels à la base du four, ceux qui construisent le four… Mais encore une fois, par nécessité bien sûr, ns voyons où passe la forêt qui disparaît, et les animaux sauvages avec…Pourtant, ns traversons des zones de plantations intenses : à droite les pins pour le papier, à gauche les eucalyptus pour les planches ; mais là encore, plus de place pour la faune ! Mbeya, dernière ville importante tanzanienne, où ns croisons notre premier camping-car depuis la Turquie !!! Les « huitsemellesdevent » qui, après 2 ans d’Amérique du Sud, remontent l’Afrique par l’est. Après 3 ans de route, ce sera le retour en août à la dure réalité pour Jacky, Nathalie, Quentin et Benjamin Cousinié… Ns passerons 2 nuits et une journée avec eux, moments sympas de ces rencontres sympas… et chacun reprend sa route, les Cousinié vers le N-E, les Marce vers le S-O… « Vs rentrez ds l’Afrique authentique »… c’est la pancarte zambienne qui le dit ! Hé bien, ns vs passerons les détails, et ne listerons pas toutes les taxes… 3h30 à la douane pas très sympa…En +, ns venions de ns faire arrêter en Tanzanie par un de ces nombreux barrages, et ns avons dû faire le blocus pour ne pas payer une amende fantaisiste (76 km/h alors qu’on faisait une moyenne de 25 km/h !) – même après la menace de ns mettre en prison ! Ns avons finalemt pris un geste de dédain pour un signe libératoire. Bref, succession de rapports tendus avec les autorités ! En nord Zambie, la route est goudronnée entre les trous : certains passages sont dignes de la piste Moyale-Lesaimis (N Kenya). Un passage d’une centaine de mètres avec boue à volonté, trous à gogo, ornières monstrueuses, le tout surplombant d’impressionnants talus, ns a fait douter de pouvoir continuer – mais le ccar s’est encore montré magistral ! La semi-remorque qui a glissé ds le fossé avait moins de doutes que ns peut-être, mais… Sur la route qui ns mène aux chutes de Chishimba, fatigués, ns ns arrêtons sur un petit chemin, près d’une case détruite. Après la visite de 2 hommes à qui ns demandons l’autorisation de passer la nuit, ns aurons celle des enfants du village. Séance photos, film, visionnage avec toujours les mêmes rires, amusement de se revoir. Puis, en fin de journée, ce sera Mary qui ns rendra visite. Elle s’est lavée et changée après son travail de «farmer», elle est belle ! Elle a un petit diplôme du Ministère de la Santé, et anime un club de femmes qui s’occupe notammt des orphelins du sida (il y en aurait 1 million sur 13 millions d’hab. en Zambie…). Elle va aussi ouvrir une petite boutique («ds 3 mois, après la récolte»). A notre retour des chutes et des peintures, ns lui apporterons une grande photo imprimée, et des savons et des petits paquets de lessive à vendre. Fred lui donne aussi une corde et des mousquetons pour puiser l’eau de son puits, pour remplacer les chiffons… Elle ns demande d’aider son club : ns verrons au retour… Elle ns donne un sac de mangues et ns emmène visiter le chef, selon la coutume, pour avoir l’autorisation de dormir au village. Les chutes de Chishimba : 3 jolis sites avec des cascades différentes : entre rapides et chutes, ds les palmiers. Les peintures rupestres de Mwela : elles ont de 10 à 16.000 ans, des animaux, des formes géométriques – il y aurait + de 700 grottes ! Et ensuite, descente tranquille vers Lusaka. En fait, l’Afrique authentique ne ns séduit pas : paysages monotones de petits arbustes, et pas un animal sauvage si ce ne sont des antilopes ds le parc national de Kasanka où on ns avait promis des zèbres, des buffles, des éléphants (ces derniers auraient émigré au Congo tout proche !). Le sud de la Zambie devrait être + passionnant…
26 décembre 2010
Départ de Lusaka avec les copains Beau, ds les embouteillages mais sans agressivité, vers le parc de Kafue. Sur la route, ns longeons d'énormes baobabs mais aucun camping : ns demanderons l'asile d'une nuit ds le parc d'une église où les prêtres, slovènes, ns l'accordent. Les enfants répètent leurs chants pour la soirée de Noël : sympa ! Le 1er jour ds le parc de Kafue, le long de la route, n'est pas concluant : uniquemt quelques gazelles et singes, et 45 dollars/pers. pour y camper ! Ns décidons donc de bivouaquer ds le bush : très sympa aussi ! Le lendemain, ns retentons notre chance le long de la route, et là c'est super ! D'abord 3 éléphants dont ns ns approchons mais en gardant une certaine distance - ils ns font quand même des signes de mécontentemt, mais sans agressivité ! -, des zèbres (un peu loin), des phacochères. Ns faisons demi-tour pour rentrer sur Lusaka et au loin, un éléphant traverse la route. Ns fonçons pour ns poster près de lui. Il mange un arbuste à 5m de la route. Anik descend du ccar pour faire une photo de l'éléphant avec le véhicule. Fred continue donc vers l'éléphant et le filme depuis le ccar en train de manger. Fred coupe le moteur pour qu'on l'entende mieux casser les arbres. A ce moment, l'éléphant fait un quart de tour et fait face à Fred en barrissant d'une force incroyable ! Il laisse la caméra, démarre et commence à partir sans se douter qu'Anik, prise de panique (la + grosse frayeur de sa vie !), se met à courir (la course la + rapide de sa vie !) pour remonter ds le ccar ! Elle s'imaginait déjà avec l'éléphant entre elle et le ccar !!! Elle arrive à monter ds le véhicule : ouf ! Peut-être les gens à pied lui rappelaient-ils les braconniers qui lui avaient volé une de ses défenses... Fred recommence à filmer et ns avons droit à un deuxième avertissemt : oreilles qui battent, barrissemt, 1 pas en avant... Ns décidons cette fois d'y aller et de rejoindre Lusaka où ns rechoppons d'énormes embouteillages. Ns ns arrêtons ds une contre allée, au milieu des ordures, pour aller faire des courses. Déjà à l'aller, des messieurs ns avaient mis en garde en disant qu'il ne fallait pas rouler ds Lusaka les fenêtres ouvertes (ns avons 30° la journée et ns avons envie d'air !). Anik et Annaëlle restent au ccar pendant que les autres vont faire les courses. Alors qu'il revenait vers le ccar, Fred a un doute sur les intentions d'un gars collé contre le ccar. Il le voit ouvrir la porte de la soute. Malgré ses paquets et les 12 l d'eau, il pousse un hurlemt digne du barissemt de l'éléphant du matin ! Le voleur l'entend (comme Anik et Annaëlle !), prend la poudre d'escampette, avec Fred qui court comme un malade à ses trousses ! Normal, un voleur qui court avec un volé à ses trousses ! Mais ns sommes en Afrique et le mot "normal" n'a pas la même signification. Des dizaines et des dizaines de gens prennent la direction du voleur en courant, en criant. Le malheureux se retrouve encerclé, mais aussi gifflé et immobilisé. En fait, il n'avait rien eu le temps de prendre (tout est sanglé ds la soute et la caméra était ds le ccar) et cela aurait pu s'arrêter là. Mais un autre groupe arrive et s'en prend aux premiers pour défendre leur copain ! Fred se retrouve au milieu d'une bataille de rue et responsable de celle-ci ! Il revient au ccar, dit merci à tout le monde, mais chacun veut sa récompense. Ns donnons un peu d'argent à l'homme qui semble le chef mais les autres en veulent aussi ! Ns ne pouvons distribuer de l'argent à tout le monde ! Ns sommes coincés derrière la voiture des Beau qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ns sommes entourés d'une foule hystérique qui tape sur le ccar en essayant d'ouvrir les portes et en criant "money ! money !". Fred klaxonne et Yves démarre enfin ! Ns avons cru un moment que ns allions ns faire lyncher ! En fait, finalemt, la soute devait être ouverte, rien ne ns a été volé, le ccar n'a pas été abimé, mais à nouveau beaucoup d'émotion ! Comme quoi les situations, que ce soit avec l'éléphant ou avec la foule, peuvent vite dégénérer ! Ns passons une nuit paisible au camping "Euréka" où il y a des zèbres, des girafes, des antilopes, des singes...
En route pour les chutes Victoria, ns ns arrêtons à Choma où ns visitons un petit musée consacré à la culture Tonga et dormons ds un camping avec élevage de crocodiles. A Livingstone, Noël au bord de la piscine du "Livingstone Backpackers" avec le foie gras et le blanc du Mâconnais apportés par la famille Beau !
Suite : les chutes Victoria et le parc de Mosi Oa Tunya : encore d'autres émotions !!!
28/12 - Encore des émotions très fortes…
Ns quittons la ville même de Livingstone et déménageons vers un camping tranquille ds le bush.
Départ matinal le 26/12 pour les chutes Victoria. Avant de les voir, ns les entendons gronder et sommes rafraîchis par les embruns ! Enfin, ns voyons le Zambèze qui tombe ds une faille profonde et étroite qu’il a creusée lui-même ds le vieux basalte. Par contre, ns ne voyons pas le fond de l’entaille. Des sentiers et des endroits sont aménagés pour admirer les chutes. 1km700 de long sur + de 100m de hauteur, comme la hauteur du pont d’où des gens sautent accrochés à un élastique. Ns descendons au « Boiling pot » d’où des dizaines de personnes partent en raft en essayant de passer les vagues sans se renverser. C’est un véritable spectacle que ns admirons avec plein d’autres personnes. A chaque saut à l’élastique, à chaque raft qui se retourne, la foule crie, applaudit : quelle ambiance ! Ns retournons aux chutes le soir où ns avons droit à un arc-en-ciel, puis au coucher de soleil sur le Zambèze : superbes !
Le lendemain 27, ns allons, tous ensemble ds la voiture des copains, juste à côté, au parc de Mosi Oa Tunya (ce nom est en fait le nom local des chutes). Pas le droit officiellemt de quitter le véhicule, ce que ns ferons bien sûr… avec les conséquences que ns verrons ! Ns voyons au fil de la route, le long du Zambèze, des hippopotames qui sortent la tête pour reprendre leur respiration avant de replonger brouter les herbes au fond de l’eau. Des girafes pas trop farouches avec des jeunes, des zèbres pas trop nerveux, des phacochères pas trop stressés, des varans pas trop sympas, des serpents pas très gros, des oiseaux trop beaux… Mais ni éléphants ni buffles, ni les 5 rhinocéros blancs réintroduits… Un garde du parc, moyennant une petite contribution, ns emmène voir 4 rhinos qui se prélassent sous un arbre ds le bush. Gros, voire énormes, peu agiles, impressionnants, très vilains… mais quel bonheur d’être aussi près d’eux ! La cinquième est ailleurs avec son petit, et une des 4 serait enceinte : super ! Ils sont surveillés de très près car le « poaching » (braconnage) est une des activités préférées en Zambie… Au loin, un troupeau de buffles. Le soir, (enfin vers 16h car le parc ferme à 18h), ns retournons au parc pour voir, au coucher du soleil, les hippos qui quittent l’eau pour se coucher sur les berges, et les éléphants qui vont boire à la rivière. Ns verrons plein de bateaux de touristes sur le Zambèze, et des rhinos toujours ds l’eau rougie par un magnifique coucher de soleil. Vers 19h, alors qu’il fait nuit maintenant, après avoir vainemt attendu sur la rive les hippos qui ns demandent polimt mais bruyammt de les laisser tranquilles, ns décidons de rentrer. D’un seul coup, un crocodile traverse la route ! et ns qui étions sur les berges… Et puis, oh miracle ! 3 éléphants devant ns : ns avons vraimt de la chance ! puis, à nouveau, 3-4 éléphants traversent la piste : ns sommes vraimt veinards ! Puis, en fait, ns ns rendons compte, malgré la nuit, que ns sommes au milieu d’un troupeau d’éléphants ! Le stress monte ds la voiture car ns ne pouvons ni faire marche arrière, ni demi-tour : ns avons des éléphants à droite, derrière, qui sortent de l’eau, d’autres à gauche, et surtout devant ! De temps en temps, ns profitons d’un espace libre pour avancer un peu mais le nombre de bêtes ne cesse de croître… Ns sommes maintenant encerclés, avec la route coupée par un énorme éléphant à droite, et un jeune à gauche. Ns sommes au comble de notre stress, ns ns rendons compte que ns sommes en danger car ns les dérangeons, quand un énorme éléphant dont ns coupons la route s’énerve, barrit, et ns fonce dessus ! Ns hurlons à Yves d’avancer mais il n’ose pas passer entre le gros et le jeune devant ns ! Ns n’avons plus le choix : Yves, gardant son sang-froid, démarre en trombe (non, pas en trompe ! hahaha !) et passe entre les bêtes… Le gros éléphant est surpris, il a juste le temps de tourner légèremt la tête et de barrir puissammt et enfin, ns avons le troupeau derrière ns ! A nouveau, ns l’avons échappé belle… Belle frayeur et super journée : les éléphants zambiens ns auront donné notre compte d’émotions fortes !!!
C'est entre ces 2 éléphants que ns avons dû passer !!!
Départ mercredi 29/12 pour la Namibie !
3 janvier 2011
Bienvenue en Namibie !
La bande de Caprivi (entre Zambie, Angola et Botswana) n’est pas des + sûres : bien des voyageurs rencontrés étaient étonnés que ns la traversions… Et ils avaient raison : sur env. 500km, ns avons été victimes de 2 agressions ! La première, après avoir traversé la frontière sans encombre : ns allons chercher de l’argent au distributeur à Katima Mulilo. Sur la route, juste après avoir mangé ds le ccar toutes portes et fenêtres ouvertes (il fait 35° !), une voiture qui ns suit depuis 3-4km ns double, ns fait une queue de poisson feux de détresse allumés. Toujours confiants, ns pensons, comme cela ns est arrivé quelques fois, que les gens ns arrêtent pour ns parler de notre voyage. 2 hommes descendent et, à leur attitude, ns comprenons de suite que leurs intentions ne sont pas amicales. Ns reculons pour ns dégager, ils reculent. La route est assez large, ns repartons en avant pour les doubler par la droite, ils ns bouchent la route ! C’est alors que ns les dépassons plein pot à gauche, turbo à fond, décrassage du moteur assuré ! Le passager de la voiture invective le pilote mais déjà, ns pouvons les regarder ds nos rétroviseurs ! Heureusemt, ns avons eu affaire à des amateurs. Et c’est à la sortie de Caprivi, 2 jours + tard, que garés sur le parking d’un grand magasin à Rundu, ns redémarrons. Un gars d’une trentaine d’années se jette sur le capot, frappe violemmt du plat des 2 mains notre pare-brise. Le choc est si fort que ns croyons que le pare-brise est cassé ! Ns regardons d’un air interrogatif le gardien du parking qui est là et qui ns fait comprendre que cela ne le regarde pas ! Le jeune fait le tour du véhicule en hurlant, il ns insulte, ns démarrons et le laissons à ses divagations agressives. Mais entre les 2, heureusemt, ce fut encore une fois la traversée d’un parc avec les émerveillemts de la nature : gazelles, mangoustes, à – de 20m un troupeau de buffles, et un éléphant solitaire que ns admirons depuis la voiture… sans la quitter !!! Deviendrions-ns raisonnables ? Du coup, ns avons passé 2 nuits ds des camps communautaires où des plates-formes ns ont permis d’observer les hippopotames et les oiseaux tissant leurs nids au bord de l’Okavango… Les mouches tsé-tsé (que ns prenions pour des taons !) ns poursuivent et ns piquent depuis Kasanka... et Anik qui dormait déjà tout le temps !!! Malgré nos incidents, ns avons maintenant repris nos bivouacs ds le bush et retrouvé, après plusieurs milliers de km de traversée d’une savane boisée rigoureusemt plane et monotone, les kopjes (petites montagnes) de la Namibie que ns avions tant aimée il y a 11 ans (clin d’œil à Bernard W. qui ns manque…). Petite visite à la météorite de Hoba : 50 tonnes tombées il y a 80.000 ans !
En route pour Etosha puis le pays himba !
P.S. Notre sentiment. En 10 jours, ns avons eu 5 expériences d’agressions, 2 avec les animaux où ns étions allés trop loin, de façon volontaire ou non, et 3 avec les hommes, où seule notre image de gens trop riches est à l’origine. Les 2 avec les animaux ns ont réellemt fait peur, mais le fait que ce soit naturel et justifié, il ne reste que la joie de s’en être sortis, et en fait de bons souvenirs. Pour les autres, n’étant personnellemt pas responsables, et la motivation, même si les moyens sont différents, n’étant que l’argent, il ns reste, de la colère pour Fred, et des craintes pour la suite du voyage. Ns ne tombons pas ds la paranoïa car ns reprenons nos nuits solitaires ds le bush, sachant que la violence est liée à la misère urbaine. Vive la nature !
15 janvier 2011
Etosha ! mai 99-janvier 2011 : totalemt différent ! C’est bien sûr toujours une des + grandes réserves animalières d’Afrique, mais en période sèche (mai) et à la saison des pluies, rien à voir ! Enfin si… Toujours bien sûr des centaines d’antilopes et de gazelles, de girafes, des zèbres et des gnous, mais sur les + de 2.000 éléphants annoncés, et la centaine vue en 99, pas un seul cette année, que des crottins ! Par contre, chose exceptionnelle : ns avons pu observer les 2 prédateurs les + discrets de la faune africaine - 1 léopard qui traverse la piste, et une femelle guépard et son petit qui viennent de tuer une gazelle ! En plus des nombreux chacals et de la famille de 7 lions que ns avons admirée pendant 2h1/2 ! Vraimt, ns ne regretterons pas nos 3 jours (mais une seule nuit car à 45 euros en camping…) ds le parc d’Etosha.
Direction Ruacana via Oshakati, par une région marécageuse carrémt inondée – non, ns ne mangerons pas les grenouilles au barbecue, ni les crocos ni les hippos de l’Hippopool de Ruacana ! Après une visite aux chutes, encore + grandioses qu’en 99, le camping au bord de la Kunene est toujours aussi magique et ns y buvons notre bière à la santé de Bernard Weimar qui ns accompagnait en 99 ! Le prix de l’Hippopool a été multiplié par 3 ou 4 mais il a maintenant de « vrais » WC et des douches chaudes… pas indispensables mais appréciables ! En route, ns avons l’occasion de rencontrer des personnes à qui les lunettes de soleil sont utiles : ns les avions récoltées entre autres pays pour la Namibie !
Opuwo ! Hé bien oui, ns avons tenu ! 271 jours avec un paquet de la famille Weimar à n’ouvrir qu’à Opuwo ! 2 bouteilles de vin, 1 pour Opuwo, 1 pour Spitzkoppe ! Le petit supermarché de 99 doit faire face à la concurrence de 2 autres grandes surfaces + 2 magasins de vêtements ! Les Himbas y sont toujours aussi déracinées, et les Héréros toujours aussi insolites, mais nettemt moins nombreuses en costume traditionnel… à part les + âgées… et les vendeuses de babioles ! Ns bivouaquons à une dizaine de km vers Epupa et faisons connaissance avec la 3eme ethnie du Kaokoland : les Zembas ! « Loriana » venait ramasser du bois mort et est étonnée de ns trouver là. Elle a 17 ans et reviendra ns voir avec sa sœur de 18 ans qui a déjà 1 bébé. 2 petits Himbas resteront de midi à 20h avec ns, assis ds 1 de nos fauteuils, aussi discrets que nos Massaïs (ils mangeront du pain, des biscuits et boiront quelques verres d’eau !). Ns aurons la visite d’autres jeunes et d’un gars qui doit faire encore + de 100km à vélo mais dont le pneu arrière est à plat – ils essayeront en vain avec Fred de réparer la chambre à air qui est percée de + de 10 trous ! Le soir, Loriana vient rechercher du bois et ns demande des macaronis (elle adore ça !). Ns la raccompagnons jusqu’à son village et faisons connaissance du reste de la famille (une vingtaine de personnes !), sous un merveilleux coucher de soleil… Le soir, ns buvons (encore !) la bouteille de vin des Weimar à leur santé ! Ns leur devrons notre cirrhose…
Pour préserver le ccar, ns n’irons pas à Epupa et préférerons prendre la piste du Damaraland, par le col Joubert et ses montées et descentes vertigineuses… Bivouac et feu de camp ds un endroit magique : c’est ainsi que ns avions cru que tout notre voyage en Afrique se passerait… Bref passage à Sesfontein, après avoir déposé notre stoppeuse locale. Ns passons une nouvelle nuit de bivouac là où, en 99, ns avions vu nos éléphants du désert. La mare où ns avions repéré leurs crottins est presque vide et des Himbas sont installés à proximité. Ils ns demandent à manger et ainsi, ns pourrons les photographier… bof… mais pour le village, il faut payer ! Sylvia et Bernard ( pas de Grenoble mais de Cherbourg !), que ns avions rencontrés à Hallali, passent, et ils bivouaquent et se baladent avec ns : sympa…mais pas d’éléphants ! Après un arrêt à l’épicerie de Palmwag et une bière avec les ouvriers qui travaillent sur la piste, grand cri d’Anik : cri dont la force est directemt proportionnelle à la taille de l’éléphant du désert qu’elle vient de voir ! Perché en haut d’une colline, il mange en cassant avec grands bruits un arbre. Il est imposant et ns en profitons un max car ce sera le dernier du voyage. Fin du plateau caillouteux et descente sur un plateau sablonneux où ns ns enfonçons : merci la pelle et les plaques ! Visite au site de la « forêt pétrifiée » : au milieu des Welwitschia Mirabilis (celles-ci n’ont que 300 ans… 1.200 ans de – que la + vieille…), des troncs pétrifiés venus du Congo il y a 280 millions d’années…
Khorixas : fin des pistes de graviers, sauf pour aller au Spitzkoppe ! Fred nettoie à fond, peut-être pour une des dernières fois, le ccar pour le débarrasser de la poussière… Depuis Caprivi, sur 13 nuits en Namibie, 11 en bivouac : super !
24 janvier 2011
Bivouacs traditionnels sur les petites pistes perpendiculaires où aucune voiture ne passe bien sûr la nuit… Les pintades sont perchées en haut des mopanes pour dormir !
17/01, c’est un matin particulier : la rentrée des classes ! et c’est l’air bien tristounets que des enfants que ns voyons passer en charrette, conduits par les parents, rentrent à l’internat…Ns, au contraire, c’est avec joie que ns retrouvons le Spitzkoppe, « la montagne pointue », et les Pondocks attenants. Encore une fois, les campsites, sous prétexte de douches et WC, ont augmenté le prix mais qu’importe, le lieu reste exceptionnel. Maintenant, les touristes sont nettemt + nombreux ! 2 jours de balades et ascension de plusieurs Pondocks – sont-ils + raides qu’il y a 12 ans ou Fred a-t-il pris un coup de vieux ? Après détente et BBQ, ns prenons la route pour Walvis Bay qui, d’après le trait rouge sur la carte de l’arrière du ccar, est le terminus du voyage. Au pied de la dune 7, sous les palmiers, ns passerons 3 nuits. Les journées seront consacrées à trouver un bateau pour le ccar. Malgré la gentillesse et la serviabilité des employés des compagnies rencontrés, ns ne prendrons pas notre décision. Pour toutes les solutions trouvées, le ccar voyagerait posé sur les containers sans protection, pour des prix exorbitants. Pour la – chère (5.000 euros quand même !), le ccar resterait en + 7 jours sur les quais d’Abidjan… Ns partons donc pour Le Cap (Capetown) en espérant pouvoir mettre le ccar à l’intérieur d’un navire. Ns visitons Walvis Bay, ville où on se demande si on est encore en Afrique… Plus d’Européens que d’Africains, des magasins et des voitures partout… Ns tombons sur « le Lyon des Sables », restau où le chef, David Thomas, un Lyonnais, fait une cuisine inventive et originale pour le pays ( lyondessables@gmail.com ) : ns discuterons longuemt avec lui mais n’aurons pas l’occasion de goûter sa cuisine car dès le lendemain, ns prenons la route pour l’Afrique du Sud. A notre habitude ( !) mais pour notre défense (c’est le cas de le dire !), sous un orage énorme, ns ns garons… ds une zone militaire ! A 21h45, toctoctoc : un gradé, avec des soldats armés, «qu’est-ce que vs faites là ? -Blablabla…-OK, suivez-moi, garez-vs à l’entrée de la caserne où vs dormirez en sécurité !»
Derniers «pèlerinages» : le marché artisanal d’Okahandja, et l’ultime bivouac namibien (si ns trouvons un bateau à Capetown !) au pied du volcan Brukkaros, comme il y a 12 ans... Mais cette année, lunettes en prime !
Ns sommes maintenant en Afrique du Sud et traversons de magnifiques paysages... A bientôt...
31 janvier 2011
Cap de Bonne Esperance... tout un symbole...
Ns avons parcouru beaucoup de route (2.000 km…) ds une succession de paysages magnifiques, avec des collines et des montagnes aux couleurs splendides toujours ds les rouges et ocres, «désert» du Kalahari oblige… Ns avons bivouaqué au milieu des arbres carquois et plantes cailloux, sous des vents souvent violents. Et à nouveau 35 à 40° la journée, mais des nuits quand même assez fraîches.
En Afrique du Sud, bien que les noms de villes (Springbok) ou de rivières (Olifants River) évoquent des animaux sauvages, ce n’est plus qu’un souvenir (ns avions déjà trouvé, en Namibie aussi, moins d’animaux hors parc qu’en 99 !). Ensuite, ce sont les vignobles et les champs d’agrumes que ns traversons. Bien que la main-d’œuvre africaine ne doive pas être bien chère, les vendangeuses mécaniques commencent à faire leur apparition…
L’arrivée sur Le Cap, mardi 25/1 matin, est impressionnante à tous niveaux : la montagne de «La Table», bien sûr, mais aussi la circulation sur autoroute, au milieu des zones industrielles et bidonvilles… Ns allons voir les agences maritimes recommandées par celle de Walvis Bay et devons attendre les devis. Ns dormons la 1ere nuit à «Sunset Beach», sur le parking d’une zone résidentielle en bord de mer. La vue est imprenable sur La Table, la ville et le coucher de soleil. Pourtant, mercredi matin, la brume matinale ns prendra le spectacle. Il fait presque froid : 17° (oui, excusez-ns, les habitants de l’hémisphère nord !). Ns sommes à peine «tolérés» sur le parking et décidons de rejoindre un camping. Les 3 journées suivantes seront consacrées aux démarches : agences maritimes et de voyage, banques… Chouette, on reprend nos (mauvaises) habitudes d’Européen stressé… C’est vraimt la fin du voyage qui approche… Samedi 29, après des démarches infructueuses le matin pour arriver à payer l’envoi du ccar par bateau, ns partons vers le Cap de Bonne Espérance : tout un symbole ! Il est ds un parc national où ns verrons zèbres, antilopes (bontebok et élands du Cap- normal !!!) et, sur les rochers de l’océan, pingouins et otaries. Décidémt, le voyage ns offre encore de merveilleux moments !
Maintenant, les dés sont jetés : ns mettons le ccar sur le « flat rack » et finissons les papiers mardi 1er février (il sera chargé vers le 3 sur le bateau pour un départ prévu le 5, pour une traversée de 22 à 25 jours pour Anvers). Quant à ns, ns décollons le 2/2 à 10h et arriverons à Paris, via Abu Dhabi, le jeudi 3 matin. Ns essayerons de rejoindre en train la famille ds le Mâconnais. Et c’est là que commencera notre nouvelle aventure : 4 à 5 mois de montage de films (histoire du voyage et Ethiopie-Djibouti), et le ccar reprendra du service pour parcourir la France et la Belgique lors de nos projections-débats : avis aux amateurs ! Voir http://assoc.djule.voila.net ! Le blog restera bien sûr ouvert pour recevoir, avec plaisir, tous vos commentaires, et aussi vs donner des informations sur l’avancée des films, et les dates et lieux de projection. Et, pourquoi ne pas déjà rêver à notre prochain voyage, fin 2012 : la traversée des Amériques, du N au S, par la côte ouest !!!
9 mars 2011
Merci de ns suivre sur le blog ! Ns fêtons les 5.000 visiteurs uniques (1X/jour) et les 30.000 pages vues ! Uncredible !!!
L’avenir de notre petite association Djulé (dont le but est de « faire partager le plaisir de voyager et réaliser des reportages » - voir http://assoc.djule.voila.net ), qui compte maintenant un salarié (au SMIC à temps partiel bien sûr !), semble au beau fixe… Ns attendons vos propositions pour passer nos films (merci à ceux qui ont déjà répondu présents !). Ns devrions en réaliser 2 : un sur le voyage en Afrique et un sur Ethiopie-Djibouti.