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Le blog de fredanik 1ers voyages de plusieurs mois : l'Afrique ! avant l'Amérique...

La Tunisie, c'est fini !

fredanik
 

 

Nous étions donc dans le Dahar, magnifique région de djebels, avec une architecture très particulière.  C'est le pays des Berbères qui a subi de nombreuses attaques des Arabes et qui a dû s'en protéger. C'est pourquoi nous y trouvons beaucoup de ksour (ksar au pluriel, villages fortifiés).

 

Fortifiés soit en étant construits sur des pitons rocheux, soit ce sont les maisons elles-mêmes (et leurs greniers, ghorfas) qui forment les remparts.

 

Nous bivouaquions, comme d'hab, au bout d'une petite piste

 

qui allait jusqu'à la dernière petite oasis cultivée (oliviers) et en fin d'après-midi, balade (sur les crêtes pour fred, parmi les cultures pour anik).

 

Au retour, fred dit : "du haut, j'ai vu une maison comme à Matmata, on ira voir demain !".

 

Et en effet ! Alors qu'anik s'en était approchée à 2m, elle ne l'avait pas vue ! En fait, c'est un puits creusé

qui forme une cour d'où partent des pièces creusées dans le sol (habitation, étable, cave...).

Cela a le mérite (et un des buts d'ailleurs, comme dans les maisons troglodytiques) d'avoir toujours la même température : frais l'été, chaud l'hiver ! Et discret et à l'abri du vent ! Comme toujours, nous sommes heureux de cette découverte par nous-mêmes plutôt que d'aller visiter, comme nous l'avions fait en 2006, les maisons touristiques de Matmata ! Quand nous repartons par la piste tout étroite, nous voyons arriver 2 4x4 avec des touristes locaux (ne se rendent-ils pas compte qu'on ne se croise pas ?). Fred monte dangereusement sur le côté et ils nous demandent la route pour ??? En fait, ils sont perdus ! Nous allons faire le plein habituel (eaux, pain, provisions) à Médenine, grosse ville administrative, où nous nous laissons à nouveau tenter par un couscous (il faut dire que c'est tellement bon et peu cher...).

Dans cette ville, des dizaines de pâtisseries : incroyable ! L'après-midi, nous faisons le blog puis cherchons une piste repérée par fred du haut de son djebel. Nous galérons un peu car la région est très habitée. Nous finissons par trouver un endroit dans les cailloux avec un peu de vue.

Un homme vient nous voir et dit :"pas de problème, je connais le propriétaire ! Si vous avez besoin de quelque chose...". Vers 20h30 arrive le propriétaire qui s'est fait accompagner par la Garde Nationale pour nous virer ! Il est agressif et grossier ! Les gendarmes en sont vraiment désolés et nous emmènent  nous garer un peu plus bas, en nous donnant leur numéro de téléphone perso ! Décidément... Le matin, balade jusqu'à un impressionnant canyon (difficilement photographiable !)

et quand nous en revenons, ce sont 5 randonneurs allemands qui arrivent pour s'y rendre ! Est-ce pour cela (trop de touristes ?) que les gens, dans ce coin, ne sont pas trop aimables ?

Nous continuons notre route dans cette magnifique région et voyons une maman avec 2 enfants et un âne : distribution de peluches...

Ensuite, comme promenade digestive, ce sera la montée à des ghorfas (en très mauvais état) perchées en haut d'un piton rocheux. Impressionnant !

Vu la difficulté d'accès

et l'étroitesse du lieu, ce ne devaient être que des greniers (comme les agadirs au Maroc).

Nous continuons nos pérégrinations et cherchons un coin tranquille pour la nuit. De nombreuses pistes sont barrées avec des cailloux : à nouveau, pour éviter les touristes ? Nous en voyons pourtant peu, quelques-uns en voyages organisés ou des locaux... Nous trouvons un endroit sympa et entendons d'abord japper, puis voyons passer 2 chacals... à 18h05 !!!

Il faut dire qu'il y a pas mal de troupeaux et de petites bêtes dans les environs. Le lendemain, après la balade à la recherche des chacals

(où il n'y a pas que les sirlis qui sont en parade nuptiale !), nous roulons dans les environs. Nous voyons une piste très belle mais un peu trop difficile,

faut pas exagérer ! Nous passons par Toujane, avec son vieux village en pierre et ses dizaines de resto et magasins de tapis (nous avons même vu un pauvre dromadaire sur la terrasse en béton d'un resto alors qu'il ne vit pas dans ce coin trop montagneux !).

C'est vrai que la vue jusqu'à la mer est belle.

Mais nous préférons notre omelette aux légumes dans un beau cadre aussi...

En continuant la route, nous nous rendons compte que nous sommes tout près du bivouac de la veille. Après une grimpette jusqu'à des ghorfas

pour fred (il verra des sangliers !)

et le repos sous les palmiers pour anik,

nous allons guetter nos chacals qui avaient dû trouver une proie en route !

À minuit, "toc toc toc", les gendarmes ! Après avoir regardé nos passeports et nous avoir dit que c'était interdit de dormir là, ils s'en vont.??? Bref. Le matin suivant, balade de 1h30 sur une petite piste qui monte (plus de 100m de dénivelé) et nous voyons la mer ! Nous reprenons une piste hallucinante

qui descend carrément dans l'oued pierreux, avec un peu d'eau et des palmiers.

Un jeune gars la remonte sur son âne, avec la charrue.

De toute façon, dès que nous sommes dans la campagne, c'est l'âne la vedette, avec les 404 (familiales ou à plateau) et les R9 ! Nous arrivons à Bayra où nous mangeons une excellente dorade grillée avec des galettes traditionnelles que le patron nous offre ! Et les immanquables salades et frites, bien sûr ! Puis, nous ne pouvions "remonter" sans reprendre une piste sablonneuse

qui devait nous emmener vers Ksar Ghilane le lendemain.

Nuit dans de petites dunes avec des fleurs étonnantes !

La fleur nous indique la direction du ccar ! Le lendemain, nous évitons Ksar Ghilane (vent de sable) et prenons l'axe Matmata Kebili, d'abord par la route, puis par une piste infernalement caillouteuse.

Mais les pluies particulièrement abondantes cette année ont permis des étendues bleues hallucinantes

sur des km et des km, au milieu desquelles se trouvent des camps de bergers et de chameliers.

Après Kebili, malheureusement, nous arrivons dans la région dangereuse de Gasfa (zone rouge sur le site Diplomatie.gouv) et nous nous "cachons" dans une palmeraie pour la nuit.

Le lendemain, nous prenons à El Guettar une route qui s'avérera exceptionnelle au milieu des djebels Orbata et Biada.

Mais lorsque nous passons en face du collège de Bou Omrane (Sakket), un gamin nous lance un caillou qui fait un trou dans le ccar...

Est-ce un hasard si ça se produit dans cette région déconseillée ? Bref.

À Sened Djebel, un panneau indique "grottes berbères"

et ce sont en effet des grottes aménagées en plusieurs pièces,

parfois sur plusieurs étages avec des escaliers, des fenêtres, des banquettes qui servaient peut-être de lits...

Encore différent des habitations creusées dans la roche !

Arrivés à Gafsa après cette traversée époustouflante (col à 1100m, au milieu d'aiguilles rocheuses), nous devons prendre une décision. La météo vers la côte à l'est et le nord est annoncée exécrable alors que le beau temps est prévu à l'ouest, comme par hasard une de nos régions préférées ! Allez, nous retournons vers les environs de Metlaoui et Redeyef où nous nous étions tant plu et qui n'est qu'à une soixantaine de km. Retour au bivouac avec nos dromadaires !

En fin d'après-midi, nous allons à la rencontre du chamelier qui rassemble ses bêtes et qui est content de nous voir (contrairement au "tout mal foutu" d'il y a 4 semaines), il nous parle beaucoup (même si nous ne comprenons pas !), nous montre fièrement une dizaine de chamelons,

et nous donne une petite bouteille de lait de chamelle... Nous promettons de revenir le voir le lendemain car il voulait nous offrir le thé et à manger mais il commence à faire nuit. Le lendemain 9h, surprise : nous avons la visite de 2 dames âgées et d'un fils !

Ils sont avec un autre troupeau de dromadaires. La conversation est difficile, ils ne veulent pas visiter le ccar ni boire un nescafé.

Nous allons ensemble voir leurs dromadaires. En route, elles ramassent une herbe

sensée guérir les maux de genoux (nous avons vu en effet un dromadaire avec une enflure à hauteur du genou) et une autre herbe qu'elles appellent haschich et qu'elles mangent !

Anik y goûte, c'est très amer ! Puis nous partons à la recherche de notre chamelier de la veille

mais... nous reconnaissons bien le troupeau, mais c'est un jeune qui s'en occupe !

Quand nous rentrons au ccar, il est + de midi et fred fait griller les merguez sur le bleuet dans l'oued fleuri.

Départ pour le hammam de Metlaoui. Ambiance différente de Ghomrassen : le ramadan commence le lendemain et le hammam déborde de femmes ! Anik a du mal à avoir de l'eau pour se rincer ! Plusieurs jeunes filles viennent l'interroger : "d'où tu viens ? Tu fais quoi ici ? T'es toute seule ? T'as quel âge ?". Sympa quand même malgré la surexcitation ! Fred, quant à lui, renonce malgré la bienveillance des hommes qui seront déçus de ne pas partager ce moment avec lui.

Et nous rejoignons "notre" bivouac entre Segdoud et Chebika. Le lendemain, nous croyions faire une balade cool jusqu'à Chebika mais en fait, nous devrons traverser plusieurs oueds, carrément de petits canyons,

et nous mettrons 3h aller-retour, dans un terrain parfois pas facile pour anik.

Bon, nous avons eu le temps de nous reposer à Chebika où nous avons attendu le boulanger 45 min en mangeant une glace que nous offrons aussi à un petit garçon (les enfants ne font pas le ramadan). En fin d'après-midi, fred refait une balade

et anik ramasse juste un peu de bois pour le feu du soir, sous le 1er croissant ! Un vent d'est, chaud, souffle et le lendemain matin, il fera 22° dans le ccar ! Par contre, soleil voilé mais cela se dégagera très vite. Nous avions décidé de remonter l'oued de la Grande Cascade à la Petite Cascade de Tamerza.

En fait, il y a beaucoup d'eau et nous remontons d'abord par un chemin dallé dans la palmeraie. À Tamerza, nous nous laissons tenter par une pizza berbère (excellente !)

puis montons tout en haut :

vue sur la ville, la palmeraie, et redescente difficile

par un canyon resserré,

puis pieds nus dans l'oued où l'eau coule.

Encore 2 bonnes heures de marche mais c'était beau et agréable ! Et  quand nous sortons de notre superbe balade, la Garde Nationale est là : "Passeports ? Vous venez d'où ? Vous allez où ?" Ne peuvent-ils pas nous laisser tranquilles ? Puis, lors de quelques courses à Redeyef, un Parisien tunisien nous invite dans sa famille pour la rupture du jeûne : cela pouvait être une expérience sympa mais nous avons préféré retourner au bivouac dans le décor montagneux qui nous avait tant impressionnés- nous avons sans doute raté un bon moment.

Vent, du nord, à décorner les bœufs toute la nuit mais comme dans nos Alpes, il chasse les nuages.

Nous préférons quand même quitter le bord de la falaise pour la nuit !

Le lendemain matin, petite balade jusqu'à un jardin oasien :

 

c'est incroyable ce qu'ils arrivent à faire pousser dans cet environnement !

Nous voulons retenter la balade des gorges de Selja. En route, nous prenons en stop un sourcier

qui nous explique son travail : très intéressant ! Nous ne pourrons toujours pas aller dans les gorges par l'oued car il y a vraiment encore beaucoup d'eau toute noire,

ce qui ne donne pas envie de se tremper les pieds ! Nous voyons passer la locomotive orange qui va chercher les wagonnets de phosphate à la mine. Retour au bivouac avant Gafsa, sans les dromadaires cette fois. Ils ne peuvent pas toujours manger au même endroit, même si les petites fleurs blanches sont abondantes ! Le lendemain matin, fred veut tenter un vol en parapente depuis la falaise au-dessus du camp.

Le vent est bien orienté mais malheureusement trop fort. Cela nous fera quand même une belle balade de 2h !

À Gafsa, nous retournons à notre resto mais, ramadan oblige, nous avons prévu le coup et emmené nos tupperware ! Pour 7€, nous emmenons une portion de frites, 2 parts de tajine tunisien (quiche), 2 grosses portions de spaghettis bolognaise et 2 petits pains !

Même chose pour les courses : pour le prix d'un joli pain (1.20 €), nous avons en plus un petit chou-fleur, une grosse botte de carottes, 5 oranges et un gros citron ! Même si nous prenons pour remonter de plus grandes routes, cela ne nous empêche pas d'admirer un versant de djebel tout bleu car tout fleuri, de voir passer 2x le train qui devrait transporter des voyageurs (nous n'en voyons pas !). Ce sont des oliviers à perte de vue. Nous bivouaquons vers un fort signalé sur la carte "Magda".

Ce sera l'objet de notre balade du lendemain matin, il est en fait transformé en grosse ferme. Et puis, nous contournons Sfax pour visiter l'amphithéâtre d'El Jem, le 3ème plus gros amphithéâtre romain après Rome et Capoue : 3 étages !

Pouvait recevoir jusqu'à 30.000 spectateurs !

Dans un super état ! On a du mal à croire que ce sont des hommes qui ont édifié ce colossal monument au II ème siècle ! 

Nous contournons aussi Kairouan pour avancer vers le nord. Le soir, nous nous arrêtons dans le djebel Ousselat, près du bir (puits) El Aafou

et un jeune passe en mobylette. Il semble porter un uniforme (ONF ?) et nous demande si nous comptons dormir là. "non, nous allons chez notre ami Nejib à Mokhtar !". Heureusement, il se met à pleuvoir et nous serons tranquilles. Le lendemain, petite balade au milieu des champs de blé

et des arbres fruitiers déjà en fleurs. Nous sommes dans une riche région céréalière et pastorale. Nombreuses averses, des pistes détrempées,

traversée de djebels qui doivent être encore plus beaux sous le soleil.

Mais en début d'aprèm, une éclaircie nous permet quand même de visiter pendant 1h30 le site romain de Thuburbo Majus avec son capitole, ses thermes, sa palestre,

ses mosaïques ...

Bon, c'est vrai que quand on a visité 2x déjà Dougga et Sbeitla (voir nos voyages Tunisie précédents), et El Jem, ces restes semblent un peu pauvres, surtout que seule une toute petite partie a été mise au jour...

(C'est comme en Turquie, ils ont tellement de sites archéologiques qu'ils ne peuvent tout fouiller !) Puis, nous rejoignons Korbous (par une 4 voies avec des ânes montés et des voitures et mobylettes en sens inverse !) et son petit bois d'eucalyptus. Pluie toute la nuit. Nous retrouvons les inondations du début ! Korbous a 7 sources d'eau chaude qui se jettent dans la mer et fred tâte l'eau...

Mais, même si le soleil est revenu, nous préférons retourner au hammam qui propose une "salle de bain" (nous avons, que pour nous 2, une fontaine d'eau à  48° !). Bon gommage ! Nous retournons dormir près de Sidi Raïs. Et le soir, "toc toc toc"! Mais cette fois, c'est notre "voisin" (une maison un peu plus loin à droite) qui nous invite à manger... Il se fait tard et nous déclinons. Balade de 1h30 le matin

et quand nous rentrons au ccar, c'est notre voisine au loin à gauche qui nous attend pour nous offrir des œufs de ses poules !

Nous lui offrons des produits de beauté que Catherine Delamarre nous avait donnés. Puis c'est direction La Goulette, le port. Des gamins tournent autour de nous.

fred voit dans le rétroviseur qu'ils ont ouvert la porte de la soute ! Fred sort en hurlant et referme les portes à clé.

Nous allons en ville faire les dernières courses et chercher un resto mais  seuls les pièges à touristes sont ouverts. Quand nous rentrons manger au ccar, Fred va dans la soute et...!!!  stupéfaction ! un gamin est couché à l'intérieur ! Un candidat à l'émigration, sans doute ! C'est quand même une émotion forte, pensons à ce qui serait arrivé si c'étaient les douaniers qui l'avaient trouvé ! Autre surprise : quand nous allons confirmer et chercher les billets, nous retrouvons Cyril et Alex

avec qui nous étions sur le bateau à l'aller ! Et pendant ce temps, fred voit un jeune sur le toit qui essaye d'ouvrir un lanterneau ! Nous sommes presque soulagés quand nous entrons dans le port ! Même si nous y attendrons 11h (oui, vous avez bien lu !) pour entrer sur le bateau avec 3h de retard (fouille, re fouille, re re fouille !). Heureusement que nous avons beaucoup de choses à raconter et à échanger avec Alex et Cyril ! Après une nuit un peu courte, nous ne comprendrons pas comment le bateau, parti avec 4h de retard, arriva avec 1h30 d'avance à Palerme !

Nous nous retrouvons sur le beau parking "Aera canina" pour partager nos merguez grillées avec les copains,

alors qu'eux ont acheté de délicieux "cannolis"! Et nous allons passer la nuit à Calatafimi Segesta où nous avons maintenant nos habitudes. Puis nous traversons la Sicile, jolie et vallonnée, pour rejoindre l'Etna où fred espère retrouver un jeu de clés du ccar perdu à l'aller... Le sommet est dégagé, mais plus de coulées ! Il faut dire que nous en avons déjà tellement vu...

Balades différentes pour fred

et anik (pas de clés, bien sûr !) et nous retrouvons la "tavola calda" de Zaferrana où nous dégustons leurs fameux petits pains aux épinards. Puis, c'est vraiment le retour ! Ferry pour le continent, nuit au bord de la mer et nous retournons pour la nuit près du fameux site de Paestum

avec ses 3 temples grecs incroyablement conservés.

Et sa basilique paléochrétienne

vieille de 1.500 ans ! Impressionnant aussi... Puis, le temps n'étant pas vraiment au beau fixe, nous décidons de rejoindre le fameux site de Saturnia en Toscane. Mais nous allons arriver le soir et le bivouac est difficile là-bas... Nous nous décidons finalement pour San Casciano et sa piscine d'eau thermale en plein air où fred se baigne sous la pleine lune...

Anik attendra l'éclaircie du matin : quel plaisir!


 

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